Robert Schumann (1810-1856)
Concerto pour piano en la mineur, op. 54
Concerto pour violon en ré mineur, WoO 1

Klara Min, piano
Nicolas Dautricourt, violon
Manchester Camerata
Gabor Takacs-Nagy, direction

À une époque où les concertos mettaient essentiellement en avant la virtuosité brillante du pianiste qui était bien souvent aussi le compositeur, le Concerto pour piano (1845) de Schumann ouvre la voie à une esthétique plus subtile, ce qui entraîna une certaine incompréhension de la part de ses contemporains. Ici point de pyrotechnie pianistique ostentatoire mais un souffle romantique ardent imprégnant tant le soliste que l’orchestre en interaction l’un avec l’autre. C’est cette expressivité passionnée alternant avec de tendres épisodes que l’on aime retrouver dans cette composition et que l’on aurait appréciée plus développée dans cette énième interprétation de l'œuvre. Il fallut attendre plus de quatre-vingt ans pour que le Concerto pour violon (1853) soit créé publiquement. Son premier interprète attendu et dédicataire, le violoniste Joseph Joachim, le jugeait insatisfaisant. Clara Schumann lui demanda de réaliser une révision de l'œuvre qui ne fut pas plus jouée en public pour autant, avec la volonté testamentaire du violoniste qu’elle ne soit pas jouée avant les cent ans révolus de la mort de Schumann. S’en suivent quelques péripéties rocambolesques jusque dans les années 1930. Le Concerto dégage une puissance, une noblesse et un charme qu’exprime le jeu expressif, virtuose, chaleureux et sensible du violoniste Nicolas Dautricourt accompagné d’un orchestre au diapason. Un programme à la musicalité intense et prenante ! (Laurent Mineau)