Gioacchino Rossini (1792-1868)
Le Barbier de Séville (Il barbiere di Siviglia), opéra en 2 actes

Ugo Benelli, ténor (Le comte d' Almaviva)
Alfredo Mariotti, basse (Bartolo)
Teresa Berganza, mezzo-soprano (Rosina)
Domenico Trimarchi, basse (Figaro)
Paolo Montarsolo, basse (Basilo)
Paolo Pendani, ténor (Fiorello)
Rina Pallini, soprano (Berta)
Guido Fabbris, baryton (Un officier)
Orchestra e Coro del Teatro La Fenice
Ettore Gracis, direction

Quand on pense que le "Barbier de Séville" de Rossini fut un véritable fiasco à sa création à Rome en 1816, on a bien du mal à le comprendre en découvrant cette version aussi truculente et amusante à la fois. Cette bande sonore enregistrée en public en avril 1969 à la Fenice de Venise sous la direction d’Ettore Gracis a tout pour réjouir et emporter l’auditoire dans une comédie drôle et pleine d’allant. La raison en revient à une distribution remarquable réunie autour de Teresa Berganza qui est alors à son début de carrière : quelle pureté de voix impressionnante ! Le fameux air "una voce poco fa" du premier acte en est une démonstration éblouissante, sans doute mieux réussie que dans l’enregistrement qu’elle effectuera sous la direction de Claudio Abbado en 1971. Les partenaires, Ugo Benelli en Almaviva et Domenico Trimarchi en Figaro sont au meilleur de leur forme, en pleine carrière internationale, avec les plus grands chefs d’orchestre des années 1960 et 1970. Ils créent un tourbillon musical grâce une énergie communicative extraordinaire. Quant à Paolo Montarsolo en Basilio, il est tout simplement irrésistible d’humour avec ses qualités de chanteur rossinien qui a voué une grande partie de sa carrière au compositeur de Pesaro. La prise de son est très réussie pour un enregistrement pris sur le vif. Parmi les multiples versions du "Barbier de Séville", celle-ci a assurément une place de choix. (Dominique Gérard)

Aux amateurs de bel canto, La Fenice propose l’écho de quatre spectacles captés sur le vif entre 1966 et 1973 : si l’orchestre (et le chef permanent Ettore Gracis pour deux d’entre eux) n’y brillent guère, on y repère quelques étoiles. Norma vaut pour l’Adalgisa intensément charnelle de Cossotto, supérieure ici à ce qu’elle sera en studio. Le Rigoletto chauffé à blanc par Lopez-Cobos est dominé par un Cappuccilli déchaîné, doté d’un legato infini : le bouffon tragique, a toujours été, avec Macbeth, son meilleur rôle verdien. L’édition de Lucia di Lamermoor retient l’attention par son intégrité (on y trouve l’air de Raimondo – excellent Paolo Washington – comme le duo de la Roche au Loup), la direction théâtrale de Gavazzeni et l’incarnation d’une Scotto juvénile, aux teintes lunaires, ovationnée après l’étincelante cadence conçue pour Nellie Melba. Mais c’est la distribution du Barbier de Séville qui s’avère la plus équilibrée : trois ans avant leur célèbre intégrale sous la baguette d’Abbado, Berganza (Rosina racée, virtuosissime) et Montarsolo (Basilio d’anthologie) y côtoient un Figaro incisif (Trimarchi) et un Bartolo imposant (Mariotti), qui n’hésite pas à jouer du falsetto. De fort émouvants témoignages ! (Olivier Rouvière)

Gioachino Rossini’s Il Barbiere di Siviglia is one of opera’s most beloved and sparkling comedies, presented here in a carefully curated 2-CD edition. At its center is the clever and charismatic barber Figaro, whose schemes and charm drive a whirlwind tale of love, disguise, and wit. This recording showcases the opera’s signature highlights, including the exhilarating “Largo al factotum” and the enchanting “Una voce poco fa.” A perfect collector’s piece or an inviting entry point into Rossini’s vibrant world, this edition balances comic brilliance with elegant presentation.