Curieux personnage que cet Antonio Rosetti (né Anton Rösler ou Rössler) qui fit une carrière plutôt modeste de contrebassiste puis de Kapellmeister à la cour d'Oettingen-Wallenstein et à Ludwigslust avant de mourir d'épuisement à l'âge d'environ 42 ans après avoir composé plus de 400 oeuvres. Car cela ne l'empêcha pas d'acquérir un grand succès international, d'être joué à Paris (où il séjourna quelques mois en 1781-82) comme à Londres et ailleurs, d'être publié par les plus grands éditeurs et porté aux nues par Ludwig Gerber, C.F.D. Schubart, C.F. Cramer et le Dr Burney qui le considérait l'égal de J. Haydn et de Mozart. C'est du premier qu'il est le plus proche par son traitement économique du matériel thématique, sa quête d'expérimentation formelle et son brillant humour musical. A écouter l'une de ses compositions, nous souscrivons volontiers à cet enthousiasme. Le problème est qu'il nous est donné d'en entendre quatre à la suite pendant 81' (deux symphonies et deux concertos, l'un pour cor, l'autre pour violon) et que l'on finit par trouver que la partie vaut mieux que le tout; car quelle que soit sa prodigieuse imagination, la musique de Rosetti finit par sentir son procédé pour surprendre et éblouir, y compris à l'occasion par d'exquises mélodies, et manque de profondeur. Mais l'on s'amuse et ne s'ennuie jamais avec le Pratum Integrum Orchestra qui nous livre une exubérante et idiomatique interprétation sur instruments anciens avec une Helen MacDougall qui s'en donne à coeur joie avec son cor naturel dans le concerto. (Michel Lorentz-Alibert) Antonio Rosetti (1750-1792) est né à Litomerice, en Bohème, son nom d’origine étant Franz-Anton Rösler. On ne connaît que peu de choses sur son enfance mais il semblerait qu’il ait reçu sa première éducation musicale des Jésuites. En 1773, Rosetti a quitté son pays natal afin de rejoindre la Hofkapelle du Prince de Ottingen-Wallerstein, aux services de qui il a travaillé pendant seize ans, puis en 1789, il est devenu Kapellmeister du Duke de Mecklenburg-Schwerin. / Rosetti a écrit environ 400 œuvres, dont plus de 40 symphonies, quelques 60 concertos pour différents instruments, une vingtaine d’œuvres pour orchestre d’harmonie, de le musique de chambre, des pièces pour piano, des mélodies, des œuvres chorales sacrées. Il est peut-être le mieux connu pour ses concertos pour cor qui auraient servi comme modèle aux 4 concertos de Mozart. / Ses influences musicales sont nombreuses. Les traditions musicales de sa Bohème natale sont évidentes, mais on peut percevoir aussi certaines caractéristiques de la musique française et de la jeune école de Mannheim. Toutefois, comme d’ailleurs pratiquement tous les compositeurs de sa génération, celui qui l’influença le plus fut Joseph Haydn. C’est de lui qu’il a hérité l’économie de moyens dans le traitement du matériel thématique, un désir de recherche dans la forme musicale et un brillant sens de l’humour.
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