 Un épigone de Brahms et de Grieg ? Le reproche de suiveur que l’on fait à Rheinberger fut battu en brèche par la redécouverte de sa musique de chambre et de ses œuvres sacrées, soudain plus un épigone mais bien un maitre du romantisme germanique tardif. Je savais son œuvre pianistique intégralement gravée par un pianiste de valeur, j’en étais curieux. Les cahiers pédagogiques ne sont que documentaires, et les Sonates comme empêchées d’inspiration par leurs impeccables structures, mais toutes les pièces de forme libre, les Tonbilder, Aus Italien, Humoresken, les pages de caractère et les feuillets épars font découvrir un compositeur au fond plus proche de Schumann que de Brahms. Reste que rien d’une personnalité, saillante dans d’autres part de son œuvre, n’y transparait vraiment, on écoute on oublie, les charmes, et même de belles idées s’effacent devant un flot de formules souvent convenues, signe des temps. Ceux qui voudront s’y aventurer glaneront quelques perles, d’autant que Jürg Hanselmann est un avocat convaincu et un pianiste inspiré, mais ceux qui ne connaissent rien de Rheinberger devraient commencer par ses opus de chambre. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  A mi chemin entre le romantisme Brahmsien et un classicisme strict, Josef Rheinberger fut organiste et compositeur, auteur d’une grande quantité d’œuvres de genre différents. Sa musique qui couvre les formes et les genres institués, privilégiant l’orgue et la musique sacrée; est volontiers lyrique, elle met l’accent sur la mélodie et le chant mais use aussi d’un contrepoint stimulant. Somptueux coffret Carus qui propose l’intégrale de la musique pour piano, quasiment inédite au disque. C’est la présence de l’organiste qui est ici prégnante : le piano y gagne en effets et en « jeux », Bach reste le modèle absolu. Rheinberger, émérite professeur de composition, jouit naturellement d’une grande facilité d’invention. Chaque petite pièce est un joyau qui tient de la mécanique suisse de grande précision. On n’y décèle jamais d’académisme, de redondance ni de répétition. Cette grande variété de pièces est surtout une mine de mélodies souvent empreintes d’une riche palette de tournures polyphoniques. Ce qui nous vaut un éventail de toccatas, préludes et moult fugues de caractères. Profusion et diversité oblige, ce style convoque les influences du moment. Beethoven et Brahms sont présents dans les sonates, Mendelssohn dans des pages plus typées (Capriccio, Humoresque), Liszt dans les pièces d’improvisation (Etudes, Aus italien). On y trouve aussi plus rarement des tonalités mineures, introverties, d’une trouble mélancolie, preuves d’une face secrète du compositeur. Cette somme exigeait un pianiste intrépide et un piano fastueux. Jürg Haselmann déploie une habileté et une élégance dans son jeu, propres à servir la riche palette des instruments choisis (Deux Steinway, un Bösendorfer et même le Blüthner du compositeur). Tout amateur de piano trouvera dans ces dix disques matière à dégustation. (Jérôme Angouillant)  L'importance indiscutable de Josef Gabriel Rheinberger en tant que compositeur de musique chorale profane et sacrée ainsi que pour orgue a eu pour effet regrettable l'oubli presque total du reste de sa production. Il y a pourtant parmi ses œuvres pour piano à deux et quatre mains de véritables trésors à découvrir. Cette collection de 10 CD enregistrés par le pianiste Jürg Hanselmann constitue l'intégrale des œuvres de Rheinberger avec numéro d'opus. Son épouse Sandra Hanselmann-Kästli l'accompagne dans les œuvres pour piano à quatre mains.
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