 Captées entre 1965 et 1967, les œuvres des quatre compositeurs composent un remarquable portrait du chef d’orchestre américain Thomas Schippers (1930-1977). Sa carrière débuta à l’opéra et notamment au Metropolitan Opera puis à La Scala. Il seconda Bernstein au Philharmonique de New York avant de prendre la direction, en 1970, de l’Orchestre de Cincinnati. Disparu à l’âge de 48 ans, il laisse une discographie éparse et sous divers labels. A l’époque des grands noms de la direction, il n’eut pas l’opportunité de signer des contrats sur le long terme. Urania a repris les bandes de Vox, superbement gravées. Elles témoignent de la souplesse et de la précision de la direction de Schippers qui offrait dans son approche des partitions les plus opulentes - "Till Eulenspiegel" ou bien les "Tableaux d’une exposition" (malgré un changement de diapason au début de la pièce) - les contrastes extrêmes. A la même époque, les labels valorisaient la stéréophonie la plus spectaculaire avec des personnalités comme Fritz Reiner, Leonard Bernstein et Georg Solti. A noter l’excellent et rare témoignage de la RAI de Turin dans la Symphonie n° 3 de Brahms. (Jean Dandrésy)  Pour tous, la postérité de Thomas Schipppers, emporté par un cancer du poumon dans sa quarante-huitième année, reste du côté de l’opéra. Chef lyrique certes, documenté par le disque et le live, et Verdien absolu d’abord. Pourtant EMI lui fera enregistrer tôt dans sa carrière avec le Philharmonia une 5e Symphonie de Prokofiev stupéfiante, puis la CBS lui proposera en marge des sessions lyriques quelques pages majeures du répertoire avec New York où Leonard Bernstein l’accueillait un peu plus qu’en ami, de spectaculaires "Tableaux d’une expositio" l’illustrent ici. Urania pioche dans le catalogue Vox illustrant son magister à Cincinnati (où il succéda à Max Rudolf) un électrique "Till", une ravageuse "Danse des sept voiles", gravures connues, justement fêtées, surtout une fabuleuse 9e de Schubert, sur les pointes, fusante, qui prouve à quel point il excellait dans le grand répertoire, ce qu’illustre la Troisième Symphonie de Brahms de Turin, dont le furioso rappelle Guido Cantelli. Bel hommage, même composite, à un chef de première grandeur qui mériterait de voir ses enregistrements symphoniques réunis dans une belle boite. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  A small discography remains of the great American conductor who died prematurely in 1977, if we exclude the important recordings of complete operas made for RCA and EMI. This 2-CD set highlights some important recordings such as Pictures at an Exhibition, Schubert’s Ninth and Strauss’ symphonic pieces. An exception is a rarity such as Brahms’ Third, never recorded by Schippers and found in a precious RAI document.
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