Un magazine récent titrait “Puccini L’opéra pour le temps présent » … L’occasion du centenaire de sa mort permet de soulever timidement le voile recouvrant ses autres œuvres, notamment celles écrites comme musique de chambre, à l’heure où Giacomo Antonio Domenico Michele Secondo Maria Puccini, le Toscan de Lucques (1858-1924) achevait à Milan sa formation de compositeur, entre l’automne 1880 et novembre 1883. Sous la guidance d’Amilcare Ponchielli (1834-1886) et Antonio Bazzini (1818-1897), le jeune homme y rédigea quantité de compositions que l’on ne retrouvera longtemps après sa mort, enfouies sous le succès de ses opéras. Les "Trois Fugues scolastiques" de décembre 1880 ne seront éditées par Pietro Spada qu’en 1988. Les "Trois Minuettos", comme exercices d’écriture, datent de février 1881 ; le second sera brièvement repris au troisième acte de Manon Lescaut (1893). La première indication d’un Quatuor en Ré apparaît le 11 mars 1881 : il s’agit d’un devoir à rendre le lendemain à Bazzini, dont il ne reste que des fragments épars, quelquefois même inachevés ou complétés par Michele, le jeune frère du compositeur, voire simplement fixés sous forme des deux portées d’une œuvre de piano. C’est donc à une entreprise de véritable métempsycose musicologique que se sont livrés Wolfgang Ludewig, Dieter Schickling, Fulvio Luciani et Caterina Calderoni pour nous permettre de découvrir une œuvre dont certains motifs ont été repris dans "Le Villi" (1884), premier opéra de Puccini, ou dans le premier acte de "Madame Butterfly" (1904). Toutefois, l’œuvre la plus marquante de cet enregistrement, déjà connue par plusieurs autres interprétations, est incontestablement "I Crisantemi" (1890), autre Quatuor, mais en un seul mouvement, de six minutes à peine, rédigé « Alla memoria di Amadeo di Savoia Duca d'Aosta » : deux thèmes mélancoliques et élégiaques, une pensée unique ininterrompue, s’y développent noblement, servis par quatre excellents instrumentistes. À découvrir indéniablement. (Jacques-Philippe Saint-Gerand) Anyone who hears about Giacomo Puccini today is instinctively led to think of his most famous operatic compositions. However, not everyone knows that his production during his Milanese training years, which ended in 1883, was exclusively instrumental. The pieces included in this album belong to this artistic challenge, except for Crisantemi which came later and will contribute with its two main themes to the last act of Manon Lescaut (1893).
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