 Puccini et la Fenice, une histoire d’amour certainement. La scène vénitienne ne cessa de mettre à son affiche les ouvrages de l’auteur de "Tosca", certains devinrent même des emblèmes de sa programmation, à commencer par "La Fanciulla del West" alors que d’autres théâtres italiens s’en abstenait volontiers. Je me souviens d’avoir assisté à une soirée délirante à la fin des années soixante-dix où à chaque apparition de Maria Slatinaru une cohorte de jeunes spectateurs s’écriait "Viva Minnie", entrainant une salve d’applaudissements. On oublie trop qu’en Italie, l’opéra est le lieu par excellence de la vie sociale. Justement, le coffret de Mondo Muscia, toujours aussi spartiate, rassemblant six opéras – le "Trittico" en compte trois évidemment – publie enfin, dans le son original de la captation radiophonique, la "Fanciulla" de 1967 justement légendaire, où Magda Olivero fait de Minnie la tigresse amoureuse que tant d’autres sopranos italiennes refusaient d’incarner avec une telle présence, celle là même qu’au disque une Birgit Nilsson osait pour le studio scaligère de Lovro von Matacic. Daniele Barioni, un idéal du ténor puccinien vraiment trop oublié aujourd’hui, y est tout aussi fabuleux, Dick Johnson passionné face au Jack Rance si sombre de Giangiacomo Guelfi. Soirée historique, même si je regrette de ne pas avoir en bonus celle ou Antonietta Stella osait se bruler à l’aventurière. La comparaison n’aurait pas tourné à son désavantage, ceux qui connaissent la soirée savent qu’elle offrait de Minnie une tout autre proposition, aussi convaincante. La direction d’Olivero de Fabritiis est demeurée un modèle. A La Fenice, Puccini lui était avec raison quasi réservé, il mettait avec fidélité l’orchestre originel aux dimensions sonores du théâtre : son "Trittico" sera d’anthologie. "Gianni Schicchi", collection invraisemblable de trognes, est irrésistible, et Giuseppe Taddei simplement inoubliable de roublardise et d’autorité, on le retrouve pour un Michele tout aussi saisissant dans un "Tabarro" finement dessiné par de Fabritiis avec une distribution aux petits oignons. Le Merveille des trois reste pourtant "Suor Angelica" : Maria Chiara sait être bouleversante sans abuser des effets, et la Zia Principessa de Lazzarini d’une terrible cruauté assez inoubliable. Et "Madama Butterfly"? Maria Chiara l’enregistrera face au Pinkerton de James King pour Arriola sous la férule un peu sévère de Giuseppe Patané. Olivero de Fabritiis y, invente tout un orient, une poésie qui gagne jusqu’au Pinkerton de Gianni Raimondi, et transporte la soprano dès son entrée stratosphérique. Autre incarnation majeure de la soirée, la Suzuki d’Anna di Stasio. On peut préférer le feu de cette captation en scène aux perfections étudiées de l’enregistrement en studio. "La Bohème" de 1970 documente la Mimi de Mirella Freni un soir de grâce face au Rodolfo d’Umberto Grillo, chant soigné mais timbre en berne, la compagnie est brillante mais sommaire aussi, et Nello Santi un peu brouillon, seul bémol d’un ensemble diablement attachant. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Dommage que la jaquette de ce coffret Puccini à petit prix n’annonce aucun chanteur mais seulement les deux chefs, plutôt inégaux. Ce n’est que dans la gravure la plus ancienne, "La Fanciulla del West" autrefois diffusée par Myto, qu’Oliviero de Fabritiis se surpasse, électrisé par la volcanique soprano Magda Olivero (Minnie) comme par le ténor Daniele Barioni (Dick), ex-star du Met, qui, cela s’entend, s’était d’abord cru baryton. "Madama Butterfly" et "Il Trittico" nous offrent de rares témoignages de Maria Chiara, dont la voix d’une grande pureté fut souvent comparée à celle de Renata Tebaldi mais qui mit (volontairement) fin à sa carrière après moins de vingt ans : l’extatique son filé couronnant son "Senza mamma" (Suor Angelica) nous ouvre les cieux. Mais on n’aura garde d’oublier, parmi ses partenaires, l’immense baryton Giuseppe Taddei, Michele terrifiant (Il Tabarro) et Gianni Schicchi roublard. Aux côtés d’un autre baryton de grande classe (Mario Sereni), Mirella Freni campe quant à elle la plus fondante, la plus bouleversante des Mimi dans une "Bohème" enregistrée trois ans avant l’intégrale "officielle" de Karajan, qui la consacra comme la meilleure interprète du rôle. (Olivier Rouvière)  This 9-CD box set is a comprehensive tribute to the legacy of Giacomo Puccini, the master of Italian musical drama. With passion, emotion, and unmistakable melodic beauty, Puccini created some of the most frequently performed operas in the world. This collection brings together all of his major stage works in beautifully recorded performances by the Orchestra e Coro del Teatro La Fenice, one of Italy’s most historic opera houses. Enjoy unforgettable highlights from operas such as La Bohème, Madama Butterfly, and the moving triptych Il Trittico (Il Tabarro, Suor Angelica, Gianni Schicchi). These recordings captivate with their atmospheric depth, expressive conducting, and authentic Italian vocal artistry—all captured in excellent modern sound. Elegantly packaged, this box set is ideal for opera lovers, collectors, or anyone wanting to immerse themselves in Puccini’s passionate world. It offers both an outstanding introduction and a valuable addition to any collection –a remarkable musical journey through the full range of Puccini’s art, straight from the heart of the Venetian musical tradition.

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