 Friedhelm Flamme poursuit son exploration du répertoire organistique baroque de l'Allemagne du Nord et, plus précisément ici, des œuvres de la "dynastie" Praetorius : celles du fils aîné de Hyeronimus - Jakob - auteur de 3 préambules (où s’annonce la forme « prélude et fugue »), d’un magnificat, et de chorals illustrant pratiquement toutes les variétés du genre. L’art de l’imitation, de la figuration, des diminutions contribuent fortement chez lui à la cohérence de l’architecture et à la volubilité du discours. La 1ère partie du Magnificat germanice offre à cet égard un aspect étonnant, presque fantastique : le retour entêté, à intervalles très courts, mais durant un long passage, d’un motif de quelques notes à différentes hauteurs, n’a rien à envier aux musiques répétitives d’aujourd’hui. Par ailleurs, l’écriture strophique, "paraphrastique" des trois plus longs chorals avec leurs figurations en cascade (plages 7, 8, 10, et 11) s’avère particulièrement riche, variée, brillante, et rappelle Sweelinck dont Jakob fut l’élève. Siefert, né en 1586 comme J. Praetorius - et également élève de Sweelinck - privilégie le genre de la fantaisie (13 dans diverses tonalités). Leur écriture se ressent davantage de l’influence de la musique anglaise pour clavecin. Mêmes procédés d’écriture que chez Praetorius, mais moins élaborés dans ces fantaisies que dans les œuvres proprement religieuses (le Benedicam Dominum est splendide, et le choral Puer natus in Bethlehem est une merveille de fraîcheur et d’ingéniosité). L’interprète fait preuve dans les 2 disques d’une grande autorité. Son jeu se distingue par la qualité de l’articulation, un grand naturel, un choix judicieux des registrations et surtout une aisance sans fard dans les passages brillants, les figurations et les strettes. La justesse de ton se combine avec une liberté qui rend pleinement l’allure d’improvisation qu’à souvent cette musique. Très bel enregistrement. (Bertrand Abraham)  The penultimate volume of our edition featuring organ works of the Northern German Baroque focuses on the complete organ works of Jakob Praetorius the Younger and Paul Siefert. Hieronymus Praetorius, the organist at the Church of St. James in Hamburg, is regarded as the most important founding figure in the field of independent Northern German organ artistry (cf. the recording of his great organ works on the Scherer organ in Tangermünde: cpo 777 345-2). Three of his four sons, Jakob, Johann, and Michael (who died at an early age), likewise became organists. His son Jakob Praetorius, who already in 1604 had contributed a quarter of the eighty-four cantional settings to the renowned Hamburger Melodeyen Gesangbuch, is said to have developed a special form of fingering and pedal technique making it possible for the organist to assume a very relaxed sitting position and corresponding to his serious, sober personal disposition. According to the music critic Johann Mattheson, Praetorius’s works were »more serious« and »more forcefully elaborated« than those of his friend Heinrich Scheidemann. Biographical documentation concerning Paul Siefert begins when at the age of twenty-one he held a scholarship from the city of his birth for study with Jan Pieterszoon Sweelinck in Amsterdam. From 1607 until about 1610 he received instruction from Sweelinck along with Melchior Schildt from Hanover and Heinrich Scheidemann from Hamburg. Siefert enjoyed great esteem as an organ master. The thirteen extant fantasias in various church modes representing the largest part of his organ oeuvre evidently were inspired by Schmedeke’s fantasias. Siefert’s works in some cases display very demanding and highly varied coloration attesting to the virtuosic excellence of his organ artistry.

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