Une excellente introduction à la musique mexicaine du XXe siècle à travers des œuvres pour piano des plus représentatifs compositeurs de ce pays, de Revueltas, Ponce, Chávez à Contreras, Velázquez, Santos… Ce second volume de l’anthologie du piano mexicain par Maria-Teresa Frenk couvre la seconde moitié du vingtième siècle. Contrairement à l’Europe à la même époque, la « musique contemporaine » mexicaine évolue sans héritage ni tradition véritable. Elle cherche à s’émanciper de la musique de salon inspirée par la musique traditionnelle (voir le premier volume de l’anthologie). Après 1950 les compositeurs mexicains limitent les références nationalistes en s’ouvrant à de nouveaux modèles venant des USA ou d’Europe comme le Jazz et les musiques sérielles, aléatoires ou électroniques. Ils expérimentent ainsi de nouvelles sonorités tout en s’octroyant souvent une totale liberté expressive, sans toutefois rompre avec leurs racines. Les six compositeurs retenus ici offrent une palette d’œuvres très diversifiées dans leurs styles bien que leurs musiques ne soient pas d’un modernisme échevelé compte tenu de leur époque de composition comme les ‘siete piezas latinas’ de Graciela Murguía très classiques malgré quelques échos jazzy. Malgré cela, notons certaines innovations où Vázquez introduit dans ‘Enigma’ des éléments aléatoires au libre choix de l’interprète, Velázquez dans ses ‘Abstractions lyriques’ utilise un système sériel, Kuri-Aldana trouve un compromis stylistique alors qu’Enrique Santos crée une œuvre brillante sur une rythmique vigoureuse. (Jean-Noël Regnier) Au Mexique, et plus particulièrement en ce qui concerne la composition musicale, le XXe siècle a commencé sans l’héritage et les traditions qui ont toujours existés dans l’Europe occidentale. Une voix qui a permis aux compositeurs mexicains de s’évader des possibilités limités de la musique de « salon » (si caractéristique de la musique européenne du siècle précédent), a été la création d’un style nationaliste distinct, basé sur la musique traditionnelle mexicaine. / Ce mouvement a commencé avec des mélodies d’une origine ethnique mélangée, puis avec des mélodies caractérisées par une marque indigène et/ou folklorique évidente. Après 1950, dans l’effort de se détacher du nationalisme, les compositeurs mexicains ont adopté un style plus international, en suivant les tendances courantes des Etats-Unis et d’Europe. La musique sérielle, minimaliste et électronique en a été le résultat, écrite souvent en employant des méthodes de notation non conventionnelles. Des expérimentations avec des sonorités instrumentales alternatives ont été réalisées, et finalement le terrain a été ouvert vers une liberté absolue du développement de l’expression personnelle, en s’appuyant ou non sur des éléments traditionnels.
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