Alessandro Scarlatti (1660-1725)
Cantate "Io morirei contento", pour soprano seule et basse continue

Giovanni Battista degli Antonii (1636-1698)
Ricercate sopra il violoncelle o clavicembalo, Bologna 1687 (extraits)

Giovanni Battista Vitali (1632-1692)
Toccata, extrait de Partite sopra diverse sonata per il violone

Giovanni Battista Vitali (1632-1692)/Giuseppe Colombi (1635-1694)
Ruggiero, extrait de Varie partite a violino e violone
Chiacona, extrait de Chiacona a basso solo del Colombi

Giovanni Girolamo Kapsberger (1575-1651)/Giovanni Battista Vitali (1632-1692)
Passacaglia, extrait de Partite sopra diverse sonata per il violone

Antonio Giannotti (?-1694)
Sonate pour violon seul, extrait de Balli e sonate a due violini e basso, a violino e basso ed a basso solo

Tommaso Bernardo Gaffi (1667-1744)
Cantate "Belle luci guerriere", pour voix seul

Capella Estense

Cristina Grifone, soprano
Maximiliano Segura Sanchez, violoncelle, basse de violon
Panos Iliopoulos, clavecin, orgue
Javier Ovejero Mayoral, théorbe, guitare baroque

On situe la naissance du violoncelle au début du XVIème siècle, on l’appelle alors Basse de violon ou Violone. Une partie du programme de ce disque intitulé joliment "Partite Modesini" est consacrée au premier recueil de sonates pour violoncelle publié en 1687 à Bologne par Giovanni Battista degli Antoni. L’autre nous entraine à Modène qui, sous le règne du duc Francesco II d’Este, fut un des grands centres artistiques de l’Italie de l’époque (1680-1690) avec des musiciens comme Bononcini, Uccelini ou Vitali. Les quatre Ricercate de degli Antonii joués ici sont des préludes de style linéaire dans le genre de ceux que l’on confiait alors au luth. Ils sont parfois accompagnés d’un continuo : orgue, clavecin, théorbe. Les pièces de Vitali révèlent une veine plus fantaisiste, en témoigne une Toccata fébrile, le curieux "Ruggiero per la lettera B." et la "Passa Galli per la lettera E" tirée d’un recueil de Kapsberger. Ces pièces (Chaconnes, Ricercare, Passacailles) font la part belle aux mélanges instrumentaux et sont rendues avec une belle expressivité par les quatre musiciens de la Cappella Estense. Les œuvres vocales avaient aussi toute leur place à la cour de Modène. Les cantates "Io morire Contento" d’Alessandro Scarlatti et "Belle luci guerriere" d’un certain Tommaso Bernardo Gaffi sont tout à fait représentatives du genre, exaltant des "affetti" morbides ou guerriers. Elles sont chantées par Cristina Grifone, soprano un peu verte mais divinement convaincante. (Jérôme Angouillant)