Ottorino Respighi (1879-1936)
Suite pour instruments d'archet et flûte
Mélodie et valse caressante pour flûte et cordes
Sérénade pour petit orchestre
Suite pour petit orchestre "Les Oiseaux"

Roberto Fabbriciani, flûte
Orchestra Sinfonica Abruzzese
Nicola Paszkowski, direction

Des œuvres tirées du petit rayon dans le catalogue de l’auteur des Pini di Roma, mais d’un charme, d’une douceur d’écriture, d’une fantaisie heureuse qui font ce disque délicieux et utile. La Suite de 1905 qui ouvre le disque fait référence à l’ancien style des musiques de salon italienne qui inspirera tant Nino Rota, babillage de petit thèmes anodins partagés entre la flute et les cordes, Roberto Fabbriciani phrasant avec des tendresses un peu ironiques le Badinage et la Valse. Même atmosphère d’insouciance joueuse dans le diptyque de 1902, avec en plus une nuance pastorale dont les musiciens de Nicola Paszkowski savoure les atmosphères légères et les mélodies piquantes. Respighi disait-il adieux au monde de Martucci ? Une brève Sérénade, pure merveille où bois et cordes dialoguent avec nostalgie referme cette petite collection d’opus de jeunesse avant que ne paraisse Gli Ucelli, œuvre majeure des années 1920 si abondante en partitions néo-baroques (et pas que chez Respighi). On trouvera des lectures plus éclatantes et surtout plus en place (cherchez celles de Marriner et de son Academy), vous l’aurez compris l’intérêt du disque est dans les autres opus, rarement enregistrés. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Ce volume réunit les œuvres pour flûte et orchestre du compositeur italien, dont deux premières mondiales au disque : la "Suite pour instruments d’archet et flûte" puis "Melodia e Valse caressante" pour flûte et cordes. La Suite date de 1905 et il faut imaginer l’ambiance d’un kiosque de ville d’eau ou bien la scène d’un grand hôtel. Nous sommes dans l’esprit des Lanner et jeunes Strauss qui produisaient ainsi de la musique de pur divertissement. Ce badinage et valse est à des "années lumières" des audaces orchestrales et harmoniques du compositeur de la Trilogie romaine. Peu importe. Le jeune Respighi est influencé par l’écriture slave et le principe de la sérénade revue par Tchaikovski. Le dernier mouvement, Furlana ne manque pas d’élan, quelque part entre la danse populaire et une sorte d’hommage à Bizet ! Le beau dynamisme des interprètes se déploie dans la "Melodia e Valse caressante", aussi tchaikovskienne que fauréenne. Une pièce charmante. La Sérénade d’une nostalgie amoureusement ciselée réserve un beau dialogue entre les pupitres, notamment le violoncelle et la flûte. Gli Uccelli de 1928 est une partition bien connue qui nous entraîne dans le monde du néoclassicisme baroque teinté de pastiches. La musique française – Rameau – y est encore plus présente que le passé prestigieux de l’Italie. Respighi prend modèle sur la polyphonie complexe du Grand Siècle. Les interprètes s’en donnent à cœur joie, montrant ainsi leur virtuosité dans ces partitions dénuées de toute arrière-pensée. (Jean Dandrésy)

This discographic work dedicated to the works for flute and orchestra by Ottorino Respighi - a leading exponent of the «Generation of the Eighties» and a very refined composer, gifted with an excellent skill in the use of instrumental timbres - includes the world premiere recording of two works for flute and strings that came back to light after a long oblivion (and now published by Roberto Fabbriciani for the editors Suvini Zerboni). Fabbriciani can also be considered the first interpreter ever, given that there is no evidence of performances in the period in which they were composed. The “Suite” and the diptych “Melodia” and “Valse caressante” are in fact works dating back to the composer's first prolific period, remaining until now manuscripts in custody of the Museum of Music in Bologna and the Fondazione Cini in Venice. The Serenade for small orchestra and the suite “Gli Uccelli” complete the production, expanding the vision of Respighi's compositions to the writing in his full maturity.