Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie n° 3 en fa majeur, op. 90

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92

Wiener Symphoniker
Otto Klemperer, direction

Le 8 mars 1956, au Konzerthaus de Vienne, les micros de la Radio autrichienne étaient ouverts pour capter les deux symphonies de Brahms et Beethoven. Dans la symphonie en fa majeur de Brahms, la direction est marquée par la puissance caractéristique dont était coutumier du chef allemand. En effet, à l’opposé de Karajan à cette époque, il dresse une succession de blocs sonores dignes de Bruckner ! L’orchestre tient à bout de souffle avec une superbe souplesse dans les basses et un rubato qui n’est plus de mode… Quel souffle inexorable ! Sans oublier le magistral final enlevé de haute lutte avec une dimension héroïque. Dans Beethoven, l’orchestre reste figé au sol, comme épuisé par son Brahms ! Cette étonnante perte d’énergie dans laquelle l’œuvre semble se dissoudre progressivement provoque de nombreuses raideurs notamment dans les bois qui "hurlent". Klemperer pousse les pupitres dans leurs dernières forces sans jamais forcer le tempo. Les gravures officielles Emi (Warner) aussi somptueuses soient-elles ne restituent pas la densité expressive d’un tel concert. (Jean Dandrésy)