 Anversois, van Hemel venait juste d'achever ses études de violon quand la Grande Guerre éclata. Blessé à Halen, il gagna les Pays-Bas avant le bombardement de sa ville natale. Devenu professeur de violon à Bergen-op-Zoom puis membre de l'orchestre de l'Opéra d'Amsterdam, sa fréquentation du Concertgebouw l’initia aux univers sonores « modernes » et stimula son désir de créer. L’enseignement que l’illustre compositeur Pijper lui prodigua au début des années 30 décida de sa carrière. Il fut naturalisé en 1938. Son « catalogue » occupe, sur le web, plus de 50 pages et mobilise tous les genres ou presque : 5 symphonies, des concertos pour divers instruments, des sonates, des compositions pour toutes sortes d’ensembles de chambre, deux opéras, des mélodies, des musiques de film, des pièces pour fanfares, harmonies, carillons… Dans son idiome se combinent, avec bonheur, finesse, concision et grand souci du détail, éléments traditionnels, harmonies atonales, polytonalité, lyrisme, traits d’écriture relevant aussi bien de l’impressionnisme que du sérialisme. Son installation en 1937 à Hilversum, ville alors encore modeste mais siège, depuis 1923, de la radio nationale et des infrastructures indispensables à la production musicale lui valut nombre de commandes, de prix et de distinctions. Oublié par la suite, il retrouve aujourd'hui audience et notoriété grâce notamment à un ensemble qui, créé et dirigé par sa petite-fille Muriël s’emploie à faire revivre l'œuvre de son grand-père : dans le présent cd le 4e quatuor, constitue, par la vivacité de ses élans, la subtilité des microvariations dans les échanges entre pupitres, la légèreté arachnéenne des fils mélodiques qui se tissent et se retissent en une trame serrée un petit miracle sonore. La 2e sonate pour violon et piano frappe par l'ambivalence de ses deux premiers mouvements : presque jusqu'à l'allegro giocoso final, l'expression d'un sentiment de libération semble devoir s’y arracher au poids d'une menace toujours sous-jacente : transposition musicale de la situation réelle de Bergen-op-Zoom lorsqu'au printemps 1945 l'œuvre fut écrite. Le trio qui offre une suite contrastée d'atmosphères sonores culmine dans les soubresauts enjoués d’un rondo final à la Bartok. Une passionnante découverte. (Bertrand Abraham)  Oscar van Hemel (1892-1981) was born in Antwerp, Belgium. His father cut cardboard books for barrel organs as an arranger and had a passion for brass bands. This characterized the childhood of Oscar, who played the violin and piano. In 1914, van Hemel successfully completed his violin studies at the Antwerp Conservatory. Three days later, on his birthday, World War I broke out. Van Hemel was a moderately modern composer who used classical musical forms combined with atonal harmonies and melodies. He applied the twelve-tone technique, bitonality, “germ cell technique” and serialism but continued to strive to captivate his audience through lyricism. In the First Violin Concerto, for instance, the orchestration is particularly colourful and accessible.
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