James Newton (1953-)
Mass (2006-2007)
Between the Cherubim (2007)
In a Moment, in the Twinkling of an Eye (2004)

Elissa Johnston, soprano
Tracy Van Fleet, mezzo-soprano
Daniel chaney, ténor
Abdiel González, basse-baryton
Gary Woodward, flûte
Gary Bovyer, clarinette
Ralph Morrison, violon
Kazi Pitelka, alto
Cécilia Tsan, violoncelle
David Young, basse
Vicki Ray, piano
Lynn Vartan, percussion
Gloria Cheng, piano
Julie Feves, basson
Mark Menzies, piano
Grant Gershon, direction

Flûtiste de formation et musicien de jazz capé et virtuose, l’afro-américain James Newton (né en 1953) se produit régulièrement en concerts auprès de pointures du jazz et de la world music. Il est également compositeur et l’auteur d’un corpus assez conséquent d’œuvres de style divers, de la symphonie traditionnelle jusqu’à la musique électronique et la performance. Ce disque nous offre une bonne introduction à sa musique liturgique. Sa Messe composée en 2006 pour quatre chanteurs accompagnés d’un ensemble de huit instrumentistes, respecte les cinq séquences de l’ordinaire. Chrétienne dans sa structure, elle use surtout d’un puissant argument politique (l’esclavage et la diaspora des africains). Le style en est résolument bigarré, dérivant d’un courant contemporain atonal et microtonal, ou l’on perçoit surtout des échos de la Sinfonia de Berio. Le Kyrie évolue tel un brouillard sonore, une polyphonie vocale fluctuante, des percussions mais pas de batterie. L’œuvre traduit l’influence de Mingus, Dolphy et du free jazz, le tout relevé d’un zeste de contrepoint (ostinatos et fugues des Gloria et Sanctus). Elle souffre hélas dans sa longueur d’un délitement progressif des idées musicales. Croisant le style débordant d’un Cecil Taylor et des séries alla Boulez, les trois parties de Between the Cherubim triptyque inspiré par le psaume 80, pour piano seul sont respectivement dédiées à trois pianistes majeurs Don Pullen, Jason Moran et Emanuele Torquati. Basé sur un passage des Corinthiens, La dernière pièce, In a moment, in the twinkling of an eye pour voix de soprano, clarinette, basson et piano offre un cocktail explosif de danses françaises italiennes et anglaises, de gospel et de blues, sources que James Newton mélange à volonté comme les ferments d’une potion alchimique. (Jérôme Angouillant)