Johann Rosenmüller Dixit Dominus concertos sacrés Ensemble 1684 Meyer - CPO555657 -

De Venise, où il se réfugia 30 ans pour fuir une condamnation pour abus sexuels sur ses élèves de la Thomasschule de Leipzig (celle-là même où enseignera Bach) Johann Rosenmüller continua à composer. Pour les Vénitiens, qui lui confièrent des postes prestigieux, mais aussi pour ses compatriotes saxons. Ce qui nous vaut ces « concerts sacrés » en langue allemande dans une musique imprégnée de l'influence vénitienne, de Monteverdi et Legrenzi tout particulièrement. Ces concerts mêlent la « gravité » germanique luthérienne et le « charme » italien, psaumes bibliques et cantiques catholiques. L'influence vénitienne est manifeste dans l'invention mélodique, dans l'usage de l'imitation et de la fugue, dans la diversité et le contraste. On appréciera notamment l'allégresse de la Sonata Ottava (n° 4), la fraîcheur et la ferveur du « Réveille-toi, Nature » (n° 5). L'ardente aspiration à la paix exprimée par le « Laetatus sum » (n° 7) fait heureusement contrepoids à l'allure guerrière du Dixit Dominus (n° 3) dans une Allemagne épuisée par la Guerre de trente ans. L'Ensemble 1684 (de la date du décès de Rosenmüller), avec son chef Gregor Meyer continue, pour notre bonheur, à nous faire découvrir des œuvres méconnues de ce compositeur, sorte de « chaînon manquant » entre Schütz et Bach. (Marc Galand)

After studying at the University of Leipzig and spending several years as an organist at the city's Nikolai Church, the Saxon musician Johann Rosenmüller had to abruptly leave his position around 1655 for reasons less than honorable. He eventually found his way to Venice, where he worked at St. Mark’s Basilica and the renowned Ospedale della Pietà. Among the many musical "souvenirs" he later brought back from the South was a new church style, infused with a vibrant colorfulness previously unknown in the more austere musical traditions of the North. It’s no wonder that worshippers felt as if they were hearing angelic choirs and left the sacred concerts with their faith renewed. This musica coelestis continues to capture pure hearts and inspire a better life, even 340 years after the great composer’s death.