Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Mithridate, roi du Pont, K 87 (74a) (Mitridate, re di Ponto), opera seria en 3 actes

Pene Pati, ténor (Mitridate)
Ana Maria Labin, soprano (Aspasia)
Angela Brower, mezzo-soprano (Sifare)
Paul-Antoine Bénos-Dijan, contreténor (Farnace)
Sarah Aristidou, soprano (Ismène)
Sahy Ratia, ténor (Marzio)
Adriana Bignagni Lesca, mezzo-soprano (Arbate)
Ken Sugiyama, rôle muet
Les Musiciens du Louvre
Marc Minkowski, direction
Satoshi Miyagi, mise en scène

"Mithridate", c’est une série d’arias da capo, toutes différentes, et toutes plus belles les unes que les autres, où la moindre vocalise est au service de l’expressivité. Trois grandes heures de musique qui passent avec la rapidité d’un songe. Et c’est un garçon de 16 ans qui est responsable de cet absolu chef d’oeuvre. C’est presque monstrueux. Chaque nouvelle version est un événement, tant cet opéra est rarement monté, en raison de la difficulté à distribuer le rôle-titre. Comme jadis Pavarotti en "Idoménée", le choix de préférer la splendeur du timbre à la pure virtuosité est payant, et l’inattendu Pene Pati est le logique triomphateur de cette soirée, même s’il tire son personnage vers l’opéra romantique. Le reste de la distribution est au même niveau d’excellence. Angela Brower fascine par son aisance technique et ne fait qu’une bouchée de la difficile tessiture de Sifare. Ana Marie Labin a la force dramatique d’une Elettra, mais les longues phrases d’Aspasia la laissent parfois à court de souffle. En Farnace, Paul-Antoine Benos-Dijan nous enchante par la générosité de son timbre et ses trésors de legato. Les Musiciens du Louvre, en somptueuses couleurs, se montrent au sommet de leurs moyens. Minkowski cède à son péché mignon en dirigeant à pleine vitesse mais avec une précision diabolique et sa virtuosité comme toujours nous électrise, et cela simplifie la vie des chanteurs. La transposition dans un orient de pacotille ne dénature pas l’œuvre, mais le statisme de la direction d’acteurs est tout sauf habité, n’est pas Bob Wilson qui veut. Un film magnifique, apport essentiel à la discographie. (Olivier Gutierrez)

The Staatsoper Berlin presents a new production of Mozart's early masterpiece Mitridate, re di Ponto. This captivating tale of love, power and betrayal revolves around a king and his two sons who vie for the love of the same woman. Under the baton of Marc Minkowski, Les Musiciens du Louvre bring fresh energy and nuance to Mozart's intricate opera seria, while the all-star cast shines with an impressive vocal range. In a staging where different worlds converge, director Satoshi Miyagi and his Japanese production team have created an atmosphere that is nothing short of magical. “Marc Minkowski and his brilliant orchestra Les Musiciens du Louvre […] a real coup.” (Tagesspiegel) “Singing feats of brilliance!” (Berliner Zeitung)