Wolfgang Amadeus Mozart (1756-91)
Symphonie n° 39 en mi bémol majeur, K543
Symphonie n° 40 in sol mineur, K550
Symphonie n° 41 en do majeur, K551 "Jupiter"
Marche Masonic Funeral Music en do mineur, K477
Maurerische Trauermusik en do mineur, K. 477 (Musique funèbre maçonnique)

Bamberger Symphoniker
Eugen Jochum, direction

Au disque Eugen Jochum flirta avec les Symphonies de Mozart, le plus saisissant de ses essais restant une singulière Jupiter à Boston. Finalement, en septembre 1982, les micros d’Orfeo saisissaient dans la Kulturraum de Bamberg les trois dernières Symphonies. Intemporelles, absolument classiques, d’une maitrise formelle demeurée inaltérée, et évidemment dégagées de toute préoccupation philologique. Mais la lumière naturelle des Bamberger, leurs rythmes vifs, la singularité des bois assez vert, leur plénitude harmonique aiguisée par un diapason une peu haut (sensible en particulier dans la 39e) donne un visage singulier à ces interprétations : elles respirent une élévation quasi spirituelle, qui donne à la 40e une fluidité, une élégance, dans les phrasés même des allégements qui étonneront. C’est au fond mal connaitre l’art d’Eugen Jochum, qui jamais n’aura rien alourdi, baguette ample mais toujours leste, qui aime l’immense pour y faire mieux pénétrer l’azur. A ce jeu-là, la Jupiter évidemment est fabuleuse, d’un classicisme flamboyant, son final absolument dégagé de toute fureur ou de tout effet (l’inverse du ravageur enregistrement de Fritz Reiner avec Chicago). Spiritualité ? L’Ode funèbre maçonnique, ajoutée en coda, ouvre d’autres horizons, tombeau de sons, élégie d’outre-tombe dont le modelé ne peut cesser d’être admiré. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)