Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Adagio et Fugue pour cordes en do mineur, K 546
Concerto pour piano n° 18 en si bémol majeur, K 456
Symphonie n° 30 en ré majeur, K 202 (186b)
Symphonie n° 32 en sol majeur, K 318

Konstantin Lifschitz, piano
Mozarteum Orchester Salzburg
Dietrich Fischer-Dieskau, direction

Avec cet enregistrement du 6 août 2006, nous entendons le dernier concert que Dietrich Fischer-Dieskau donnait, non seulement au festival de Salzbourg, mais aussi en tant que chef d’orchestre. Et le programme choisi montre d’un bout à l’autre une certaine gravité. L’adagio et fugue K 546 qui débute ce concert en « matinée » est une œuvre qui, tout en rappelant Bach, a une dimension religieuse méditative certaine. Le concerto pour piano n° 18, K 456 est joué avec une force dramatique qui ne trompe pas sur les intentions du grand baryton et chef d’orchestre allemand et du pianiste russe Konstentin Lifschitz. Tout est affirmé sans mièvrerie : les attaques de l’allegro vivace sont nettes et puissantes, dans un dialogue entre les artistes qui montre une parfaite entente dans le message qu’ils veulent faire passer. L’andante fait ressortir des plaintes à l’orchestre, dans ses réponses au piano, qui forment une sorte de marche vers un destin inéluctable. Les deux symphonies qui terminent ce concert sont dans la même veine. Dans la symphonie K 202, tout est joué dans un allant sérieux, en particulier dans le presto final. La symphonie K 318, qui est en fait une ouverture en 3 mouvements, conclut ce concert avec une œuvre qui rappelle sans cesse les opéras de Mozart que Dietrich Fischer-Dieskau a chantés tout au long de sa carrière. Le public ne s’y trompe pas en acclamant vivement l’artiste… Un témoignage historique émouvant. (Dominique Gérard)