Chopin au Mexique ? Vous ne le croyez pas ! Si, si, on vous assure, Chopin est bien allé au Mexique… D’ailleurs c’est son compatriote actuel, Jozef Olechowski, qui nous le fait entendre… Et on ne peut douter des dires d’un compatriote… Oui, il y a bien des mazurkas mexicaines. Probablement arrivée dans les bagages des « peninsulares » et intégrée comme d’autres danses populaires (d’où des « mazurkas à danser »), puis entrant au répertoire des salons musicaux sous l’influence des pianistes et compositeurs locaux formés en Europe (les « mazurkas de salon » sentimentales bien représentées dans ce disque), enfin couronnée sous forme de pièces de concert aux harmonies complexes (Manuel Ponce), cette danse originaire de la région de Varsovie se teinte ici de couleurs tout à fait sud-américaines et c’est savoureux. On se tromperait si on se contentait d’invoquer Chopin : il y a bien une résonance locale, que traduit le monstrueux succès d’édition que constitua en son temps « Elodia » du catalan Luis Jorda (des dizaines de rééditions, des dizaines de milliers d’exemplaires imprimés). Josef Olechowski, né et formé en Pologne, s’est établi au Mexique ou il défend depuis 30 ans, dans de très nombreux enregistrements, le répertoire mexicain pour piano (mais en fondant quand même au passage la Société Frédéric Chopin de Mexico !). Il interprète ces mazurkas avec une grande probité mais sans originalité particulière, faisant un peu regretter qu’il ne différencie pas plus les climats (le bal, le salon, le concert). A ajouter à son crédit : je crois qu’en 2006, date de l’enregistrement, il réalisait avec ce disque la première gravure de la Mazurka n° 19 de Manuel Ponce. Agréable, instructif et divertissant, donc. (Olivier Eterradossi) Józef Olechowski nous offre un deuxième programme consacré cette fois-ci aux mazurkas mexicaines pour piano. On retrouve des noms bien connus du catalogue Quindecim mais assez peu écoutés de ce coté-ci de l’Atlantique. Pourquoi rater cette occasion supplémentaire de découvrir Ricardo Castro, ou Ernesto Elorduy, émules très convaincus de Chopin, ou Manuel Maria Ponce dont les six pièces ici présentes font entendre des harmonies sans doute plus denses, plus riches que ses prédécesseurs ? Ce disque montre à merveille combien l’influence de Chopin fut grande au XIXème siècle. Il était courant d’aller étudier en Europe à cette époque… (Pierre-Yves Lascar)
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