Max Bruch (1838-1920)
Six pièces pour piano, op. 12
Danses suédoises, op. 63
Prélude de l'opéra "Die Loreley", op. 16
"Wettspiele zu ehren des Patroklus", extrait de "Achilleus", op. 50
Adagio du concerto pour violon n° 1 (trans. pour piano)

Christoph Keymer, piano

Violon ou piano, il faut choisir. Est-ce justement parce que Bruch a écrit tant de pages inspirées pour le premier que les quelques œuvres de clavier réunies courageusement par Cristof Keymer paraissent si vaines ? Les transcriptions alourdies des Danses suédoises au long des deux cahiers que Bruch assembla en 1892 en retranchent les rythmes comme les saveurs harmoniques –il ne faut pas leur comparer les cahiers contemporains d’Edward Grieg. Alors plutôt aller voir vers les charmes un rien surannés des Klavierstücke op. 12… mais là encore la modestie du traitement pianistique confine à la banalité. Puis soudain ce piano respire et chante… mais c’est l’Adagio du Premier Concerto pour violon ! Cherchez le rare chez Bruch plutôt du coté de ses lieder…. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Ce sont avant tout les œuvres concertantes - le célèbre Premier Concerto pour violon, - que l’on entend de Max Bruch. Le reste de son répertoire est encore bien négligé. Pourtant, les séries de Danses Suédoises et autres Klavierstücke devraient rompre l’isolement d’un compositeur que l’on considère trop souvent comme un épigone de Brahms. Les Danses Suédoises, précisément, ne manquent pas de charme. Composées à l’origine pour violon et piano, elles furent aussi orchestrées. Génie de la mélodie, Bruch réalisa une version subtile et assez sobre, loin de la pâte sonore des danses de Brahms ou de Dvorak. L’influence serait davantage celle des Schumann et Chopin voire de Grieg. Les Klavierstücke – pièces de salon - sont charmantes : l’opus 14 fait songer à Schumann et l’opus 12, à Brahms. La Romance de l’opus 14 mériterait d’ailleurs une orchestration ! Christof Keymer a ajouté l’adagio du Premier Concerto pour violon qu’il a réalisé d’après la réduction de la version piano-violon de l’œuvre. Habile reconstitution qui, heureusement, cherche moins à “tout dire” qu’à restituer l’atmosphère de cette page si connue. Tout aussi intéressantes sont l’Ouverture de l’opéra Die Lorelei, dans la réalisation du compositeur ainsi que trois extraits de son oratorio Achilleus. Possédant une excellente technique, Christof Keymer restitue l’esprit de ces pages avec une verve et une densité qui forcent l’admiration. (Jean Dandrésy)

Over the course of his life Max Bruch often made uncomplimentary remarks about the piano as an instrument – even though he himself was an outstanding and successful pianist. On the whole it was not until his later years that increasing occupation with the piano could be observed in his compositions. His late chamber music with the piano and the Concerto for Two Pianos and Orchestra may be understood as a return to this instrument. The selection of piano works recorded here by the pianist Christof Keymer demonstrates beyond any doubt Bruch’s mastery in the compositional treatment of the piano and its special resources. Here we find a cosmos of romantic emotional worlds that in Bruch’s hands produce original, unique tones. This very personal treatment of piano sound, melodic invention, and melodic leading shows us Bruch as a great composer personality. The transcriptions almost incidentally reveal his great command of the tonal transformation of the originals, while many virtuoso elements in turn have a signature that is very much Bruch’s own. All the piano works have in common Bruch’s love of melody, which was his creed as a composer.