Pas la part la plus courue de la musique de chambre de Boccherini : les Quatuors constitués enregistrent plutôt, quitte à s’allier un second violoncelle ou un second alto, les Quintettes, où Boccherini fait assaut d’invention. A revers, il gourme son langage pour le jeu à quatre, entendant bien couler son important corpus dans le sillage des grands maîtres classiques, faisant liaison entre Haydn, Mozart et Beethoven. Cela est vrai jusqu’à l’opus 58, où soudain la fantaisie et les inventions des Quintettes déborde dans six quatuors assez prodigieux. C’est l’acmé de ce précieux coffret, servi avec hardiesse et poésie par The Revolutionnary Drawing Room, rendant aux six opus leur alacrité, leur impertinence, tout en célébrant l’ingéniosité de leur écriture. Mais vous pourrez également musarder dans les autres opus, si peu enregistrés et parfaitement rendus par deux formations certes plus modestes mais tout aussi musiciennes. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Boccherini, virtuose du violoncelle, et Haydn furent les créateurs du quatuor. Né de la synthèse de multiples éléments antérieurs renvoyant à des traditions nationales différentes — fantaisies pour consort de violes anglaises, pièces à 4 violes de compositeurs baroques versaillais et surtout, sonates italiennes à quatre, sans basse continue, du début XVIIIe, dans lesquelles l'abandon du clavecin et de la basse de viole comme soutien était lié à la pratique d'une écriture contrapuntique à 4 voix plus dense et inventive — il reste à ses débuts proche du divertimento. Haydn en fait ensuite un véritable objet d'expérimentation et de recherche formelles, l'étoffe, y rend les instruments de plus en plus autonomes. Boccherini, qui classe ses 91 quatuors en « petits » et en « grands » selon le nombre de mouvements qu'ils comportent (entre 2 et 4) joue d'un bout à l'autre la carte du charme mélodique, du goût pour les belles sonorités, d'une certaine nonchalance, de la liberté, mais aussi de l'énergie. On perçoit chez lui moins une évolution au fil des opus, qu'une fidélité à une luxuriance déclinée de multiples façons (et qui s'affirme encore davantage dans ses quintettes, genre où il est sans rival) : les mouvements rapides, d'une grande finesse dans la miniature des détails font aussi la place à des rythmes plus carrés de marches, de fanfares, à des passages plus graves et posés. La danse populaire apporte des couleurs rustiques et pastorales dans plusieurs opus. Certaines œuvres se distinguent plus particulièrement dans ce corpus : le N° 5 de l'opus 33 en mi mineur, petit bijou aussi délicat et gracile que vivace et dynamique, les grands quatuors de l'opus 32, et le formidable opus 39, dédié au roi de Prusse, d'une grande noblesse de ton (1er mouvement), d'une beauté lyrique touchante (3e mouvement grave) et d'un allegro subtil dans sa façon d'enchaîner différents paliers de vitesses et de précipitations, surprenant par les sonorités qu'y prennent les instruments. Très belle anthologie qui réunit 24 quatuors différents mais tous remarquables. (Bertrand Abraham) Of Luigi Boccherini's total of 90 completed string quartets, we are now able to re-release our previously recorded 24 quartets in an affordable box set. Boccherini's string quartets occupy a central position in his extensive oeuvre, and next to Haydn he is certainly the most important composer of this still new genre in the 18th century. Exceptional listening experiences and light music at the highest level in exciting interpretations!
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