 La Symphonie Faust aura trop longtemps dissimulé ce qui est le vrai chef d’œuvre d’orchestre de Liszt : l’Inferno de sa Symphonie inspirée par La Divine Comédie du Dante. Le brasier qu’il y ose est un coup d’éclat qui annonce l’orchestre du XXe Siècle, c’est le Liszt visionnaire qui parait dans toute son audace. Kirill Karabits a bien compris cela, qui creuse les timbres de sa Staatskapelle Weimar pour mieux exposer les roideurs des attaques, la folie des embrasements, l’âpreté des pupitres qui s’écharpent les uns les autres, personne ne l’avait rendue à ce point d’incandescence depuis l’ancienne gravure de Gyorgy Lehel pour Hungaroton. Mais la part angélique de l’œuvre y est aussi, lorsque parait le magnificat avec les voix des séraphins, et les introspections de Dante, clarinette basse interrogative, ses dialogues avec les rondes obsessives des violons, résonnent, étreignantes et mystérieuses questions sans réponses. Magnifique album, qui prend à la gorge aussi les escarpements de Tasso et révèle le rare Hommage à Schiller, musique d’apparat grandiose où passe le souvenir de Berlioz. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  "Künstlerfestzug zur Schillerfeier" – Procession des artistes pour les célébrations de Schiller – est fort rarement joué. Cette œuvre d’une pompe assez indigeste fut composée en 1859 afin de commémorer le centenaire de la naissance du poète. Elle est défendue avec talent par Kirill Karabits. Souffrance et gloire traversent "Lamentation et triomphe" d’après Byron et Goethe. Certaines harmonies du poème symphonique sont profondément wagnériennes. Les solistes de l’orchestre comme le violoncelle sont bien mis en valeur. L’œuvre fut d’abord pensée comme une ouverture dans l’esprit de celles de Beethoven puis traitée et amplifiée sous forme de variations. C’est un chant de gondolier vénitien qui serait à l’origine du thème principal de la partition. L’interprétation est assez massive. Elle joue au maximum des changements d’atmosphères, des parties purement chambristes qui contrastent avec un lyrisme propre à l’opéra. Dédiée à Richard Wagner, la "Dante-Symphonie" fut créée en 1857. L’"Inferno" nous plonge dans les tourments de l’enfer dont les trombones, tuba et cordes graves illustrent magistralement le texte de Dante et Karabits organise parfaitement les montées en puissance. Le "Purgatorio" porte l’âme vers la lumière divine avec son thème impressionniste à la clarinette et la clarinette basse. Là encore, nulle baisse de tension et de beaux climats crépusculaires. Le Magnificat apparaît grandiose, le chœur entonnant un hymne à la création divine, largement inspiré du plain-chant. Une version intéressante d’une œuvre complexe à diriger. (Jean Dandrésy)  Continuing a much-acclaimed series of recordings: in the wake of Sardanapalo, Kirill Karabits and the Staatskapelle Weimar are devoting themselves for the first time to major works by Weimar’s Kapellmeister-composer, Franz Liszt, with his Dante and Tasso. His Künstlerfestzug is a world-premiere recording. Deep emotions and sombre laments, the torments of Hell and the radiance of Paradise, and the sounds of celebration: the Staatskapelle Weimar and Kirill Karabits are continuing their partnership on the audite label with Franz Liszt’s symphonic poem Tasso: Lamento e Trionfo, his Symphony to Dante’s ‘Divina Commedia’ and – a world-premiere recording on CD – his Künstlerfestzug zur Schillerfeier. Their three previous releases have all been acclaimed by the press. The works that Liszt wrote for the Weimar Hofkapelle in the 1850s are the very embodiment of a Romantic ideal, combining literature, philosophy and the visual arts to create emotionally intense music that is turned both towards tradition and to the future.

|