Le dernier volet de la série consacrée par Carus au 4 fils compositeurs de Bach, avec cette fois-ci le moins célèbre d’entres-eux, Johann Christoph Friedrich. Un style reprenant à la fois les exigences artistiques de Carl Philippe et le style italien léger de Johann Christian. Un Concerto et deux Sinfonias, par l’excellent Freiburger Barockorchester et son meneur Gottfried von der Goltz, bien connus pour leurs nombreux enregistrements maintes fois primés.  Plus sédentaire encore que J. Haydn, J.C.F. Bach devança néanmoins son exact contemporain en se rendant à Londres en 1778. Cet unique voyage hors d’Allemagne fut motivé par la présence de son frère Johann Christian dans cette ville depuis 1762. L’escale à Hambourg avant d'embarquer occasionna la visite à Carl philipp Emanuel, dont la significative proximité géographique et spirituelle fit d'un demi-frère un frère, et dont l’esthétique devenue référence en Allemagne du nord avait une dizaine d'années auparavant permis à Johann Christoph Friedrich de déterminer et de préciser sa propre direction. De la cour de Bückebourg à Londres, la progression de son trajet apparaît comme la représentation imagée, symbolique, de l'imminence d'un renouvellement stylistique légitimé par la maturité de l'expérience. Aiguillées par l'ouverture d’esprit, sa curiosité et sa sensibilité furent aussi réceptives au registre émotionnel et irrationnel pré-romantique du Bach de Hambourg qu'à la luminosité et l'équilibre pré-classiques du Bach de Londres. Issues de la dernière période créatrice (1792-1794), les œuvres enregistrées par le Freiburger Barockorchester trahissent leurs influences successives, parfois simultanées à l’orée d’une synthèse presque concevable à l'heure de l'accomplissement haydnien dont la symphonie en mi bémol offre un bel exemple d'assimilation, certes partielle. En effet, malgré sa conscience de la forme et sa structure quadripartite, l'œuvre conserve des caractéristiques de ses frères déjà disparus à l'époque de sa composition. Par son ardeur et son sens dramatique dignes du meilleur Carl Philipp Emanuel dont la puissance d'émotion consacre la beauté de son second mouvement, le concerto pour piano à l'intitulé anachronique ("Concerto grosso" en raison de la participation permanente de vents solistes) pourrait justifier à lui seul l'acquisition de cette très belle et nécessaire réalisation qui a su valoriser chaque nuance d'un langage raffiné, subtil, d'une authentique sensibilité. (Pascal Edeline)  Cet enregistrement d’œuvres de Johann Christoph Friedrich Bach, le moins connu des quatre fils de Bach compositeurs, conclut la série du FBO “Bach Söhne“ pour le label Carus. Contrairement à ses célèbres frères Carl Philipp ou Johann Christian, le Bach de Bückeburg ne sortit jamais de sa province et resta pendant quarante ans au service du Comte de Schaumburg-Lippe comme musicien de cour. Sa musique est cependant tout sauf provinciale. Elle se meut entre les styles des deux frères, alliant les exigences artistiques de Carl Philipp au style italien léger du jeune Johann Christian – se jouant ainsi de toute catégorisation musicale.
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