György Kurtág (1926-)
"Scenes", op. 39, pour flûte seul
"Signs, Games and Messages", pour flûte, flûte alto, flûte basse et piano
"Signs, Games and Messages", pour flûte seule
Bagatelles pour flûte, contrebasse et piano, op. 14

Alessandra Rombola, flûte
Benedetto Boccuzzi, piano
Hakon Thelin, contrebasse
Paolo Leonardi, voix

Alessandra Rombolà, interprète spécialisée en musique contemporaine (elle en déchiffre avec une certaine délectation les notations complexes des partitions, au graphisme parfois alambiqué) et improvisatrice, prend en main les vingt-six pièces pour flûte de György Kurtág (1926-) rassemblées ici par le label italien Stradivarius, courtes et organisées en cycles (le cycle "Jelenetek", qui date de 1997, doit être joué en entier et dans l’ordre), caractérisées, comme souvent chez le compositeur hongrois d’origine roumaine, par des techniques de jeu étendues et recherchées, des façons innovantes de noter la musique – sa longue paralysie créative de 1957 l’amène à dessiner chaque jour à l’encre noire –, des rythmes flexibles et la nécessité, pour s’approprier l’œuvre en profondeur, d’appréhender un certain nombre de références sortant du cadre strict du morceau. Ainsi, plusieurs des pièces, porteuses de messages (comme l’indiquent les titres de deux des cycles), sont écrites comme autant d’hommages à des artistes, musiciens et amis de Kurtág – Bref message à Pierre Boulez s’adresse au musicien français à l’occasion de son anniversaire en 2005 –, en même temps qu’elles recèlent des motifs et thèmes récurrents dans sa propre histoire musicale – dont ce disque donne un bel aperçu, qui rassemble nombre des caractéristiques du langage musical de Kurtág. (Bernard Vincken)

In Kurtág’s works for solo flute or in ensemble, we find all the characteristic features of his musical language: theatricality of the musical gesture, expressive value of the interval; connection with the word and its intonation; symmetrical writing through expansions and contractions of cells in the sound space, aphoristic and fragmentary writing; reworking and self-quotation. Moreover, these pieces show a humanistic approach, where music, while avoiding any consolatory intent, becomes memory, communication and sign of affection.