Ottorino Respighi (1879-1936)
Sicilienne, extrait de "Antiche danze et arie"

Domenico Scarlatti (1685-1757)
Sonate pour piano en do dièse mineur, K 247 (L 256)
Sonate pour piano en sol majeur, K 201 (L 129)
Sonate pour piano en do mineur, K 84 (L 10)
Sonate pour piano en fa dièse mineur, K 447 (L 294)
Sonate pour piano en la majeur, K 62 (L 45)
Sonate pour piano en si bémol majeur, K 47 (L 46)
Sonate pour piano en fa majeur, K 366 (L 119)
Sonate pour piano en sol majeur, K 235 (L 154)

Pietro Domenico Paradisi (1707-1791)
Toccata de la Sonate n° 6 en la majeur

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Fantaisie en do mineur, BWV 906
"Sheep May Safely Graze", BWV 208 (trans. pour piano de A. Lévêque)

Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour piano en la mineur, op. 164, D 537
Sonate pour piano en mi bémol majeur, op. 122, D 568

Edvard Grieg (1843-1907)
Extraits de "Pièces Lyriques"

Gabriel Fauré (1845-1924)
Barcarolle n° 2 en sol majeur, op. 41
Nocturne n° 6 en ré bémol majeur, op. 63
Thème et Variations, op. 73

Claude Debussy (1862-1918)
Préludes, Livre II

Kathleen Long, piano

Une égérie de Fauré ? Une autre Long, Kathleen et non Marguerite, anglaise versée dans la musique française autant que sa consœur parisienne avec laquelle elle n’avait aucun lien, de parenté comme de style, juste un même patronyme. Cela aura suffi à plonger Kathleen de ce côté-ci du Channel dans un oubli certain, elle qui avait reçu les Palmes académiques justement pour sa dévotion à l’œuvre de Fauré. En Angleterre elle passa d’abord pour une mozartienne, jeu classique, clair, sans chichi, et de tempos prestes, idéal en effet pour les classiques. Ce jeu si rapide est d’ailleurs ce qui étonne dès "Brouillards" et tout au long d’une "Deuxième Livre de Préludes" de Claude Debussy où ses doigts volent, osant une nuance fantasque dans "Ondine", flamboyant les "Feux d’artifices". Tant de timbres dans son art, de si beaux pianos aussi et dont le grain, la palette sont si fidèlement saisis par la gravure directe, et qui illuminent un merveilleux bouquet de "Pièces lyriques" de Grieg, vives et mystérieuses à la fois, d’un raffinement de couleurs inouï. Des Scarlatti plein d’imagination, deux Sonates de Schubert aux phrasés éloquents élargissent le panorama, mais ce sont les échelles dorées de la Deuxième Barcarolle caressées par des mains de fée, le chant profond, un peu beethovénien qui ouvre le Sixième Nocturne, l’élévation de son Thème et Variations, chanté large, qui rendent la révélation de ces 78 tours indispensable, l’occasion de se pencher enfin sur l’art de cette pianiste trop oubliée dont Decca Eloquence serait bien inspiré de rééditer l’abondante discographie qu’elle aura enregistrée au long des années quarante et cinquante, honteusement ignorée depuis l’avènement du compact disc. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

La pianiste anglaise Kathleen Long (1896-1968) fut la première à enregistrer pour la BBC au début des années vingt. Musicienne surdouée, elle entra au Royal College of Music de Londres à l’âge de 14 ans. Très rapidement, son répertoire devint considérable. Curieuse de découvrir sans cesse des œuvres peu jouées, elle associe aussi bien des transcriptions que des sonates de Scarlatti – alors si peu données – que des sonates de Schubert, à des compositeurs anglais de son temps. Qui plus est, elle apprécia particulièrement la musique française. Elle travailla avec Ravel dont elle dit qu’il est « un petit homme sec, intellectuel et intéressant, mais guère sympathique » … Artiste concertiste, elle se produisit avec les grands chefs anglais de son temps dans des concertos de Bach, Mozart et Schumann. Proches de nombreux interprètes français de l’après-guerre, dont le Trio Pasquier, le Quatuor Loewenguth, elle joua aussi avec Pablo Casals. Munch l’invita à Boston pour interpréter la Ballade de Fauré qu’elle grava en 1954 avec Jean Martinon. Ses premiers enregistrements des années vingt pour Nationale Gramophonic Society puis HMV furent suivis d’un contrat signé avec Decca, au milieu des années trente. De ce double album, on retient une conception élégante de la musique française. Les prises de son témoignent de la fluidité du toucher dans Thème et variations, la Barcarolle n° 2 et le Nocturne n° 6 de Fauré, ainsi que les Préludes du Livre II de Debussy. Le jeu très perlé dans les huit sonates de Scarlatti laisse chanter les phrases. Aucune intellectualisation dans ces pages, mais un sens du mouvement presque instinctif et un goût très sûr dans une sélection de pièces lyriques de Grieg. Un grand talent qui, hélas, ne put enregistrer en stéréo. (Jean Dandrésy)

An unobtrusive figure in the British music scene and despite her self-stated lack of ambition, KATHLEEN LONG (1896–1968) was a musician of the highest order. She taught for 44 years at the Royal College of Music and was a major Decca artist for two decades, having recorded for several other labels before that. Her first recording was made in 1928, and her first Decca recordings (of Mozart’s Piano Concertos K449 and K450) were made in 1935. Her first Decca solo recordings are those on this release. On disc, she made premiere recordings of several Mozart concertos and sonatas and was renowned for her Scarlatti and Fauré. For her service to French music, she was made Honorary Member of the Académie de France.