Le Concerto que Goldmark composa sur les rives du Trauensee, à Gmunden, durant l’été 1877, est un peu passé de mode, longtemps Nathan Milstein le défendit, puis Itzakh Perlman ne résista pas au plaisir de l’enregistrer, mais la plupart des jeunes virtuoses le délaissent. Pas Thomas Albertus Irnberger qui en signe une merveilleuse version lyrique - écoutez le théme à la hongroise qui ouvre le final, comme il le file, comme il le flute - faisant d’abord entendre la sensualité de cette musique qui rappelle que Goldmark enchanta Vienne et Budapest avec sa Reine de Saba. Si le Concerto a progressivement disparu des concerts, la Sonate écrite au même endroit trois ans plus tôt, est restée peu jouée et guère enregistrée. Hélas, car l’œuvre est de toute beauté, emplie de thèmes pastoraux, archets et pianos joueurs ébrouant des musiques savoureuses dans un ardent soleil. Beau doublé, Thomas Albertus Irnberger et Pavel Kaspar chantant d’un même élan cette tendre Sonate, fruit comme celles de Brahms du tardif automne romantique de la Vienne impériale. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)