 Label promouvant les compositeurs et les interprètes polonais, Acte Préalable s’ingénie à sortir de l’oubli des musiques qui ajoutent à notre connaissance du contexte général romantique, comme le reconnaît ici une pianiste probe, et serviceable à cette fin selon l’épithète anglaise. En dépit d’une vaste production pour le piano, Joseph Christoph Kessler (1800-1872), familier de Chopin avant que celui-ci ne rejoigne la France en 1830, peine à imprimer à ses œuvres un style personnel aisément reconnaissable. Principalement établi à Lvov jusqu’en 1855, époque où il migra pour Vienne, Kessler, dans la lignée du pianisme brillant de Hummel, fut avant tout un professeur dont Chopin et Liszt appréciaient les Études. Mais à coté de ces deux figures, sa stature paraît bien frêle malgré quelques pièces d’intérêt relatif. Passons sur les insipides Pensées fugitives op. 72 et les trois Mazurkas qui montrent immédiatement ce qui manque à Kessler pour se hisser au niveau de Mendelssohn ou de Chopin. Retenons plutôt le lyrisme ductile de la Chansonnette russe op. 61 ou du Nocturne op. 48 n°2, tandis que le Souvenir de Grätz op. 60 se veut un hommage à Beethoven, en souvenir du finale de sa Sonate op. 13 n° 8, « Pathétique ». Hélas, les variations qui en constituent la partie centrale paraissent bien balourdes, ce qu’accentue une prise de son peu flatteuse. Un enregistrement dont l’utilité n’est que de dessiner l’arrière-plan sur lequel se détachent les vraies personnalités de l’époque. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Joseph Christoph Kessler was a German pianist, composer and teacher of romantic period. Kessler spent many years in Warsaw and in Galicia. In years 1820–1826 he worked as a teacher of music at home of count Potocki in Lvov. He played concerts in Cracow and Warsaw. In 1829–1830 he was a teacher in Warsaw, he also organized chamber concerts, in which sometimes played F. Chopin. In 1835 he settled down in Lvov. In 1855 he moved to Vienna where he was very respected by the society. To the end of his life his connections with Polish musicians and composers were very strong. He used to promote Polish artists in Vienna. We may say that Kessler was a man of several cultures. That German composer felt very well among Polish people, then in a multicultured Vienna. He was a friend of F. Chopin and F. Liszt. Liszt after many years used to say, how much he and Chopin liked the studies of J. Kessler.
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