 Illustré par une magnifique représentation de l’Agneau Pascal, de l’intitulé "In parasceve" (préparation du Vendredi Saint) et d’un livret substantiel, ce somptueux disque (coutumier au label Passacaille) est consacré au compositeur portugais José Joaquim Dos Santos. Né en 1747, ce dernier passa la totalité de sa carrière de musicien au sein du Séminaire royal de musique patriarcale de Lisbonne. Il y fut successivement étudiant, enseignant en solfège puis professeur d’harmonie et de composition mais également chanteur, organiste, chef d’orchestre à la Capela Real et bien sûr compositeur. Sa production essentiellement sacrée est dominée par son Stabat Mater publié en 1792 à Lisbonne. Œuvre qui doit beaucoup à l’influence napolitaine incarnée par son maître David Perez, et incidemment Niccolo Jommelli ou Emanuele d’Astorga. Les Responsories enregistrées ici par l’ensemble Officium et son chef Enrico Onofri respectent la structure habituelle du genre : Repons, Verset, Repons avec différentes combinaisons Pieno/Concertato , les blocs homophoniques alternant aussi avec des textures contrapuntiques plus libres. Soprano, alto, ténor et basse sont complétées de deux violes, d’un violoncelle d’une contrebasse et d’un basson qui officient en tant que soutien harmonique et rythmique. Soucieux d’exprimer au mieux les subtilités rhétoriques de ces pages, Onofri et ses chanteurs les restituent avec un soupçon de préciosité dans l’intonation et les dynamiques qui évoquent plus l’extraversion propre au genre madrigal que le recueillement attendu approprié à cette période de l’année. (Jérôme Angouillant)  Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des pratiques instrumentales remarquables ont vu le jour dans le répertoire sacré de la cour portugaise. Parmi celles-ci figuraient des oeuvres composées pour la Semaine Sainte, mettant en avant des altos concertants tout en excluant complètement les violons. Cette instrumentation atypique est devenue une caractéristique non seulement de la musique quotidienne à la cour, mais aussi de la musique portugaise en général à cette époque. Cette tradition reflète probablement l’influence marquée de la musique napolitaine au Portugal, s’inscrivant dans une pratique consistant à intégrer des instruments graves solistes pour souligner la solennité des moments liturgiques particuliers, comme la Semaine Sainte ou le jour des morts. Parmi les compositeurs de la Chapelle Patriarcale ayant adopté cette instrumentation, José Joaquim dos Santos se distingue. Né à Óbidos en 1747, il entra au Séminaire Patriarcal en 1754, où il fut élève du célèbre compositeur napolitain David Perez. En 1763, Santos rejoignit l’équipe enseignante de l’institution, où il demeura une figure centrale jusqu’à sa mort en 1801. Son oeuvre illustre parfaitement le dialogue riche entre la tradition locale et l’influence napolitaine, qui caractérisa cette période musicale exceptionnelle. Ce deuxième CD de l'orchestre Real Câmara présente, en première mondiale, les Répons du Vendredi Saint pour deux altos concertants, basson, violoncelle et contrebasse.  In the latter half of the 18th century, the Portuguese court saw the emergence of distinctive instrumental practices within its sacred repertoire. Among these innovations were works composed for Holy Week that featured concertante violas but conspicuously omitted violins. This unusual instrumentation became a hallmark not only of daily court music but also of Portuguese music as a whole. This tradition likely reflects the profound influence of Neapolitan music in Portugal, aligning with a broader practice of incorporating solo bass instruments to enhance the solemnity of liturgical occasions, such as Holy Week and All Souls' Day. One of the most notable composers of the Patriarchal Chapel to embrace this style was José Joaquim dos Santos. Born in Óbidos in 1747, he entered the Patriarchal Seminary in 1754, studying under the renowned Neapolitan composer David Perez. By 1763, Santos had joined the seminary's teaching staff, where he remained a central figure until his death in 1801. His work exemplifies the rich interplay of local tradition and Neapolitan influence that defined this extraordinary musical period. This second CD by the Real Câmara orchestra presents, in a world premiere, the Good Friday Responsories for two concertante violas, bassoon, cello and double bass.

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