Formé à la Sadler’s Wells Ballet School, le chorégraphe sud-africain John Cranko est le tout premier à avoir adapté en 1969 sous la forme d’un ballet « la Mégère apprivoisée », l’une des plus célèbres comédies de Shakespeare. Découpée en deux actes, l’oeuvre est virtuose et burlesque, rythmée de nombreuses scènes de pantomime. Chacune d’entre elles est suivie de variations gestuelles millimétrées confiées aux danseurs les plus talentueux de la troupe, Jason Reilly et Elisa Badenes qui interprètent les deux rôles principaux : Petruchio et Catharina. Le premier est en mission commando : conquérir et assagir la belle Catharina, fille au caractère épouvantable, en conflit avec l’autorité parentale. Le ballet imaginé par John Cranko ne se perd pas dans des mises en abime ou de complexes interrogations sur le rôle et la place de la femme dans la société élisabéthaine. C’est cette approche fidèle, au plus près du texte, qui rend la représentation efficace et lui ouvre le public le plus large. Ce dernier se laisse séduire par une histoire pleine de malice et de rebondissements, dans un écrin musical inspiré de mélodies de Scarlatti. Voilà une version chorégraphique, qui, sans bousculer les codes, atteint son but : donner du plaisir au spectateur. (Jacques Potard) Le nom de John Cranko (1927-1973), danseur et chorégraphe né en Afrique du Sud, est resté moins connu que les trois grands prêtres de la danse contemporaine dont il a été le pygmalion, Jiri Kylian, John Neumeier et William Forsythe. C’est pourtant lui qui, après une quinzaine d’années à Londres au Sadlers Well, devient en 1961 l’âme du Ballet de Stuttgart dont il va faire, jusqu’à sa mort prématurée en 1973, l’une des troupes les plus en vue du monde de la danse. En 1969 il crée une chorégraphie sur la pièce de Shakespeare, la Mégère apprivoisée, avec dans les rôles-titres les danseurs stars de l’époque Marcia Haydée et Richard Cragon. Cette Mégère restera l’un des grands ballets du XXème siècle. C’est cette production qui a été reprise l’an dernier par le Ballet de Stuttgart. On regarde ce DVD sans déplaisir, même si chorégraphie, décors, costumes semblent bien datés. Quant à la musique, les arrangements de Kurt-Heinz Stolze pour l’orchestre de Scarlatti ne rendent pas justice au génie créatif de l’auteur des 555 sonates pour clavier, et donnent une impression de pesante uniformité. Les danseurs confirment, eux, que le Ballet de Stuttgart est resté l’une des meilleures troupes d’Europe. Pour amateurs seulement ! (Jean-Pierre Rousseau) John Cranko’s The Taming of the Shrew is one of the greatest ballet comedies of the 20th century. Inspired by William Shakespeare’s world-famous play, Cranko brings to vivid life the story of the shrewish Katherina whom no one wants to marry and the dashing and clever Petruchio who makes her his wife and “tames” her. Set to cheerful and boisterous music by Kurt-Heinz Stolze after Domenico Scarlatti, and with colourful costumes and a charming set by Elisabeth Dalton, The Taming of the Shrew evokes the sunlit streets and gardens of Italy. The perfect ballet for the whole family, danced by the Stuttgart Ballet – “this company is world class” (Tanznetz).
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