Johanna Senfter Musique de chambre Else Ensemble - CPO555495 - CPO - Classique - Nos labels

L’écriture de Johanna Senfter associe charme et rigueur. Son style s’inscrit dans un post-romantisme composé de thèmes mélodieux au lyrisme passionné, de rythmiques recherchées et d’harmonies mouvantes. Ainsi, le Quatuor avec piano (1911) fait preuve d’une mobilité expressive brillante et captivante. Fascinante également est la Sonate (1920) pour clarinette, alto, cor et piano grâce à l’association des timbres, la finesse de l’écriture, la richesse inventive et la précision du discours. Le jeu sur les chromatismes et la mobilité harmonique s’accentue dans le Trio pour clarinette, cor et piano (1943) témoignant d’une maîtrise et d’une inspiration compositionnelles remarquablement attirantes. D’une musicalité épanouie, le Quintette pour clarinette et cordes (1950) prolonge l’exploration harmonique de la compositrice avec un jeu prononcé sur les intervalles et les modulations à la limite de l’atonalité. De même, un caractère affirmé anime la Sonate pour clarinette et piano (1925) associant fougue, profondeur et charme lyrique. Faisant partie de ses dernières œuvres, le “Petit Trio Facile” pour violon, violoncelle et piano, combine habilement tradition et modernité à travers un menuet, une sarabande et une gavotte à l’expressivité colorée. Si certains contemporains pouvaient penser que les œuvres d’une femme étaient de valeur inférieure, c’est qu’ils n’avaient sans doute pas daigner porter attention à celles de Johanna Senfter ! (Laurent Mineau)

In the course of her long life, Johanna Senfter has enriched almost all genres of classical music, from chamber music to large-scale symphonic works. Her creations are all characterized by one unique feature – a harsh, almost austere beauty that runs the entire gamut from deep intimacy to whimsical humour which even repeatedly surprised the composer's teacher, Max Reger. Reger, the heavyweight workhorse from Upper Palatinate, was extremely impressed by the creative abilities of his pupil, whose career he was unfortunately unable to follow for too long. No doubt one or two turns of phrase would have sounded familiar to him had he experienced them; but he certainly would not have denied that this woman from a well-to-do family had asserted her own vision.