 Johann Ludwig Krebs (1713-1780) fut l'élève préféré de Johann Sebastian Bach. Pratiquant aussi bien le violon, le clavier ou le luth et possédant une grande science de la composition, il occupa des postes d'organiste en différents endroits Zwikau, Zeitz, Aldenburg (ce qui explique son abondante production pour l'orgue) et tenait à l'occasion le clavecin au Collegium Musicum à Leipzig. Ces six CD de l’œuvre pour clavecin témoignent d'une production certes marginale mais notable. Certaines de ces pièces pouvaient d'ailleurs être jouées sur les deux instruments. Telle « Une écrevisse s'égaillant joyeusement dans le ruisseau », Krebs, contrairement aux fils du Cantor, ne sut jamais vraiment dépasser le langage que lui avait enseigné son maître. Les Suites et Partitas, dans leur agencement : structure, harmonie et contrepoint rappellent irrésistiblement les pages similaires de Bach, empreintes de l'influence française et italienne. L'ensemble reste cependant admirablement composé. Préludes en majesté, fugues d'une constante narrativité et des danses somptueuses et inventives. On pourra aussi goûter quelques tournures singulières, une approche du style galant dans les Sonatines, Ouverture et Concertos et quelques éclats d'Empfindsamkeit dans la Sonate jouée au piano Silbermann. Véloce, scintillante et d'une précision horlogère, l'interprétation de Michele Benuzzi est remarquable. (Jérôme Angouillant) Brilliant Classics promeut des compositeurs moins connus afin de ressusciter de la musique qui, autrement, resterait ignorée et c’est ici une belle surprise que d’écouter un autre Bach ! En réalité, il s’agit d’un de ses meilleurs élèves, Krebs, dont le style musical est dans la continuité du Kantor. C’est intéressant tout au long de l’écoute de rechercher à distinguer la patte du « maître » de celle de son assistant dans cette intégrale d’œuvres pour clavecin : dans la musique de Krebs s’entend clairement l’inventivité de Bach, raisonnant si bien qu’il est possible de tracer l’origine de ses idées. Alors qu’au milieu du XVIIIe siècle commence une nouvelle esthétique musicale qui vient supplanter l’équilibre baroque (l’enregistrement le montre d’ailleurs par le choix du piano pour deux œuvres de style plus classique du compositeur), Krebs quant à lui reste fidèle aux enseignements de Bach, cultivant majoritairement la forme baroque typique. Il semble d’ailleurs répondre à son mentor par de nombreuses pièces, comme ces six suites (dont une a un titre français) qui paraissent faire écho aux suites française de Bach. (Mathieu Niezgoda) The most comprehensive single-volume collection of keyboard music by one of Bach’s most talented pupils, recorded by an Italian early-music specialist with a distinguished catalogue of 17th-century repertoire. The son of a Weimar-based organist, Johann Krebs entered the Thomasschule in Leipzig under the tutelage of Capellmeister Bach at the age of 12 in 1726. There he remained for the best part of a decade, and a glowing testimonial from Bach commended his talents on the clavier, violin and lute, as well as in composition. Krebs never attained the Leipzig post which his instrumental talents deserved, but he served as an organist in several churches south of Leipzig through the course of a long and distinguished professional life which reached fruition as organist at the court of Prince Friedrich of Gotha-Altenburg from 1755 onwards. The inveterate traveller and commentator Charles Burney reported that ‘M. Krebs of Altenburg, scholar of Sebastian Bach, has been much admired for his full and masterly manner of playing the organ.’ The style of Krebs’s own music reflects the transitional period in which he lived. The hand of the master lightly guides the cosmopolitan elegance of the three partitas on CD1 of this collection. Krebs compiled a Clavier-Übung (Keyboard Practice) of his own in 1744, from which Michele Benuzzi performs a C major suite and, six lively Italianate sonatas. A volume of six suites from 1746 shows the influence of the galant style which was coming into fashion at the time, embodied by the output of Bach’s most accomplished son, Carl Philipp Emanuel. Several more suites here are sophisticated examples of Krebs’s mastery in the ‘French and Italian taste’ as well as demonstrating the fluency of his keyboard writing and the craftsmanship of his counterpoint. This important collection joins several other albums of little-known keyboard music from the period, recorded for Brilliant Classics by Michele Benuzzi. A student of Ottavio Dantone, he has performed the complete sonatas of Scarlatti and given recitals at major festivals in Europe and Asia.
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