Johann Joseph Fux (1660-1741)
Partita n° 1 en la mineur, E 115
Partita n° 2 en fa majeur, E 116
Partita n° 3 en la majeur, K 405
Partita n° 4 en sol mineur, E 117
Partita n° 5 en sol majeur, E 70
Caprice en sol mineur, K 404
Chaconne en ré majeur, K 403
Harpeggio en sol majeur, E 114 n° 1
Aria passagiata en do majeur, E114 n° 2
Menuet n° 1 en ré majeur, E 118
Menuet n° 2 en si bémol majeur, E 119
Menuet n° 3 en sol majeur, E 120
Menuet n° 4 en sol majeur, E 121
Menuet n° 5 en ré majeur, E 122
Menuet n° 6 en la majeur, E 123
Menuet n° 7 en sol mineur, E 124
Menuet n° 8 en ré majeur, E 125
Menuet n° 9 en la majeur, E 126
Menuet n° 10 en la mineur, E 126
Menuet n° 11 en ré majeur, E 127
Menuet n° 12 en so majeur, E 128

Filippo Emanuele Ravizza, clavecin

Ces CDs présentent l’intégrale des œuvres originales de Fux pour le clavecin. Les transcriptions que fit le compositeur d’œuvres d’abord destinées à d’autres instruments sont donc absentes, ce qui se justifie. L’ensemble consiste en 5 partitas ou suites — de structure variable quant à l’ordonnancement des différentes « pièces de danses » qui les composent — en un capriccio — qui renvoie à la fois à la musique allemande, à Couperin et à la musique italienne — en une chaconne, un arpeggio et une aria, et enfin à un ensemble de 12 menuets. L’écoute génère une sorte de frustration : ce que l’on entend ici, c’est trop souvent, d’emblée, ce qui manque à cette interprétation pour atteindre à la vision idéale d’une œuvre donnée ici trop en creux, parfois à la façon d’un négatif photographique. C’est trop sage, trop timoré, pas assez affirmé et énergique, notamment dans les menuets, dans les gigues, dans les allegros, souvent pris trop lentement. Des nuances oui, mais des nuances de gris en quelque sorte. Quand on perçoit, plus d’animation, d’allant, une accentuation plus forte des contrastes, des éclats, cela s’accompagne aussi, parfois de quelque chose de mécanique et d’expédié. L’éclectisme (au bon sens du terme) et la puissance de Fux ne sont pas magnifiés, mais traduits de façon trop bridée. L’interprète de ces pages est pourtant reconnu, il a été à bonne école et a suivi les masters classes de van Asperen et de Leonhardt. Cette intégrale a le mérite d’exister. Elle n’est que simplement honnête. (Bertrand Abraham)

Born in 1660 into a family of peasant farmers, Johann Joseph Fux died in 1741 as Kapellmeister at the Habsburg court in Vienna, a prestigious post that he had held for almost 30 years: an extraordinary rise in fortune and testament to both considerable gifts as a musician and, self-evidently, an inclination towards hard work and selfimprovement. He is best known now for the Gradus ad Parnassum. This monumental treatise was published in 1725 at the Emperor’s expense and quickly became an indispensable manual on counterpoint, studied and absorbed by generations of composers thereafter. However, its formidable reputation should not overshadow his talent as a creative musician, which is displayed here in five keyboard partitas, a colourful Capriccio and a set of 12 minuets as well as a trio of shorter pieces. In all of them may be heard – and enjoyed – a surprising degree of charm, grace and easefully written melody. Indeed, Fux’s achievement was a perfect balance between rational precision and feeling, artifice and spontaneity. These new recordings by Filippo Emanuele Ravizzi have few rivals in the current catalogue. Ravizzi is a pupil of Bob van Asperen and Gustav Leonhardt: a distinguished pedigree, which brings a fine feeling both to the tripping, French-style dance rhythms of the partitas and to the potential for darker expressive coloration in the Capriccio and the long D major chaconne (not to be confused with a betterknown G major work in the same form, composed by Fux for a chamber ensemble of strings). All these works, not forgetting the Aria passeggiata in C, with its masterful handling of counterpoint (as one might expect) became reference works for Bach and Handel in their turn. Anyone curious to hear the work of a formative figure in the Baroque period will take great pleasure from this set.