 Johann Heinrich Rolle (1716–1785), compositeur et pédagogue saxon, était né dans une famille de musiciens. Son père fut en 1716 le rival malheureux de J. S. Bach au poste de Cantor de Leipzig ; il prodigua à Johann Heinrich ses premières leçons de violon, orgue, clavecin et composition, puisque ce dernier devient organiste à Magdebourg dès 1734. Tenté par des études de droit à Berlin en 1736, Rolle intègre en violoniste la chapelle musicale de Frédéric II, où il rencontre C.P.E. Bach, Carl Heinrich Graun, les frères Benda (Franz et Georg). Organiste, de retour à Magdebourg en 1747, puis cantor au Gymnasium succédant à son père, Rolle est apprécié : « compositeur passionné et plein d'idées, qui s'est fait connaître de la façon la plus honorable qui soit, au travers de ses compositions de musique d'église. » selon Charles Burney. Ses très plaisantes compositions sont à la jonction du dernier baroque vers le style rococo ou style galant. Rolle laisse ainsi quantité d'œuvres parfois encore jouées aujourd'hui. L’enregistrement proposé par la Kölner Akadémie, dirigée par le chef américain Michael Alexander Willens, qui s’est fait une spécialité des œuvres de Rolle, donne à entendre deux des trois concertos pour clavecin et orchestre qui constituent son opus 1. Le concerto en Sol mineur de 1763, celui en Fa majeur de 1782 ; tous deux permettent d’apprécier le rare talent du claveciniste Michael Borgstede. Les trois Sinfonias en trois mouvements, selon le modèle italien importé par Graun, intègrent aux cordes de la première (1761) deux flûtes dans la seconde (1767) puis deux cors et deux hautbois dans la troisième (1772). L’ensemble de ces œuvres est interprété avec panache et élégance et donne envie de mieux connaître ce compositeur célébré surtout pour sa musique religieuse. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  When Johann Heinrich Rolle was born, Bach was 31 years old; when he died, Mozart, then in Vienna, was nearing his 30th birthday. In retrospect, it is tempting to count him among the countless “transitional” musicians who distanced themselves from the Baroque, embraced the fashionable galanteries of the time, and thus helped pave the way for the Classical era—as if they had foreseen what was to come. Rolle’s career was indeed typical of his era: organist in Magdeburg, student of law, later active in Berlin—first as a legal advisor, then as a violinist and violist in the service of Frederick the Great—before returning to Magdeburg as organist, cantor, and municipal music director. In addition to a wealth of oratorios and cantatas, he produced a substantial body of instrumental music which, as this symphonic-concertante selection shows, places him firmly within the stylistic currents of his time: light-footed, elegant, spirited, and transparent—in short, so galant that the listener is delightfully engaged from start to finish.

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