Johann David Heinichen Cantates Sacrées Harer Beckermann Hunger Schwandtke Jung

Élève de Johann Kuhnau, Johann David Heinichen (1683-1729) étudie le droit et la musique à Leipzig. Il s‘établit ensuite en Italie, Venise puis Rome, où il fait jouer avec succès ses opéras, puis il est engagé en 1716 comme Kappellmeister à la cour de l’Électeur de Saxe à Dresde. Il y rencontre le gratin musical de l’époque : Pisendel, Quantz, Veracini, Zelenka et Weiss entre autres. Il décède de tuberculose dans cette même ville en 1729. Il est l’auteur d’un corpus assez abondant de musique instrumentale et religieuse dont sont issues ces Cantates sacrées enregistrées ici par Matthias Jung et son ensemble saxon. Si Heinichen manie savamment le contrepoint et l’orchestre, il est aussi un bon pourvoyeur de mélodies, ce qui rendait sa musique populaire et facile d’accès. En témoignent les quelques airs suffisamment développés semés çà et là dans ces Cantates qui contrastent avec la sévérité des récitatifs et des chœurs archaïsants héritée des prédécesseurs de Bach (Tunder, Krieger, Böhm). "Der Segen des Herrn machet reich" est une merveille de Cantate en un unique mouvement qui débute par un fugato et se développe à la manière de Schütz par des échanges entre les quatre pupitres et le continuo. Archaïque certes mais d’une lumineuse incarnation. Citons aussi l’air "Gelobet sei Gott" pour soprano qui ouvre et referme la Cantate éponyme ainsi que le pénétrant "Der arme Lazarus" (Lass dichs nicht irren) précédé d’un très émouvant récitatif en duo (Alto-ténor). (Jérôme Angouillant)

Johann David Heinichen studied law in Leipzig, became associated with Telemann's circle and just as he, attracted so much attention with his Protestant sacred music that a trip to Italy lasting several years was granted to him to further broaden his musical horizons. In 1716, he was ultimately appointed court conductor at the Dresden court of August the Strong – a position that Johann Sebastian Bach, two years his junior, would have been pleased to obtain. The works on this recording include Heinichen's "Protestant" creative period, where more than two dozen German sacred cantatas of colourful design and expression have survived – from serious chorale movements to lyrical and picturesque settings that are not always completely "devotional".