Johann Caspar Ferdinand Fischer (1656-1746)
Musicalischer Parnassus
Pièces de clavecin

Tony Millán, clavecin

J.C.F. Fischer, dont la vie est peu connue, fut maître de chapelle à la cour de Saxe-Lauenbourg. Il exerça à partir de 1715 dans la résidence princière du margrave de Baden-Baden, où les fastes de la cour de Versailles étaient fort prisés. Prônant, comme nombre de compositeurs de l'époque "l'union des goûts musicaux étrangers", il fut l'un des introducteurs du style français en Allemagne et s'inspira de l'écriture de Lully. Sa longévité en fit le contemporain de plusieurs générations de compositeurs dont celle de Bach, qui tenait sa musique en estime. Les deux collections de pièces pour clavecin laissées par Fischer sont représentées ici. Les pièces (à l’exception d’une seule) illustrent le genre de la suite française (prélude suivi de danses dont l'ordre obéit de façon plus ou moins souple à une codification d'ordre rythmique, la structure de base étant le système allemande / courante /sarabande / gigue). L'interprétation est moyenne, sans plus. L'instrument choisi (clavecin de 2003 inspiré (sic) par un Christian Vater de 1738) déçoit : il est plutôt terne, sonne un peu "riquiqui"; bref il manque d'éclat. Le jeu de Tony Milan, trop rapide, plat, trop horizontal, n’est pas assez soigné dans le détail. Il ne respire pas suffisamment, n'est pas assez affirmé, ni assez péremptoire dans les attaques et les reprises. On aimerait quelque chose de plus incisif. William Christie, enregistré il y a 40 ans (minutage moins généreux) reste une référence, ainsi que l’interprétation élégante et réfléchie d’Elisabeth Joyé (avec un choix d’œuvres en partie différent). (Bertrand Abraham)

Johann Caspar Ferdinand Fischer (1656– 1746) is often and unjustly consigned to a footnote in music history, and specifically in accounts of The Well-Tempered Clavier. Although Bach’s systematic collections of preludes and fugues in all the major and minor keys demonstrates an unparalleled ingenuity and variety of expression, Fischer hit upon the idea first with his Ariadne musica Neo-Organoedum for organ, first published in 1702; in fact Bach reused several of Fischer’s themes. This recording presents a selection of works from each of the two collections written by Fischer for harpsichord: Suites Nos. 5, 6 & 8 from the Pieces de Clavessin (1696), and Suites Nos. 1, 3, 6 & 9 of the Musikalischer Parnassus (1738). The earlier collection is one of the first collections of suites for harpsichord published in Germany. Each individual Praeludium starts with an unnamed movement, in the manner of a prelude (in German style, with features from the stylus phantasticus of Froberger and Buxtehude) and is followed by a series of dance movements. The Fifth Suite, though, comprises an aria with variations, and the last of the eight contains just a toccata-like prelude and a grandly assertive Chaconne. More than four decades later, Fischer named each of the nine suites in the Musikalischer Parnassus after the nine Muses who inhabit that legendary mountain. Each suite mixes not only the distinct and familiar French, German and Italian stylistic traits but introduces English elements, so courtly dotted rhythms rub shoulders with well-worked counterpoint and cantabile melodies. This collection also this ends with a grand passacaglia, one of the most beautiful in harpsichord literature. Tony Millán is a Spanish keyboard player, at home on both harpsichord and fortepiano, who teaches at the Royal Conservatoire in Madrid. His previous recordings include other Baroque rarities such as music by Duphly, as well as the Goldberg Variations.