Leos Janácek (1854-1928)
Káta Kabanová, JW 1/8, opéra en 3 actes

Corinne Winters, soprano (Kata Kabanova)
Evelyn Herlitzius, soprano (Ignateva Kabanova)
David Butt Philip, ténor (Boris Grigorjevic)
Benjamin Hulett, ténor (Vana Kudrjas)
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Wiener Philharmoniker
Jakub Hrusa, direction
Barrie Kosky, mise en scène

La nudité du Manège des rochers aura imposé à Barrie Kosky une économie de moyen et une pureté de lecture que son art n’a pas toujours connu. Mais voilà, le drame resserré par Janacek dans sa Katia Kabanova l’aura contraint à pousser son art dans son ultime retranchement, celui de la direction d’acteur. Les arcades aveugles semblent renvoyer leur minéralité sur le village assemblé dos au public, communauté morte, impuissante et pourtant dangereuse sur laquelle règne un monstre, la Kabanicha d’Evelyn Herlitsius. Barrie Kosky lui prête une relation sadique avec Dikoj, campé en brute sinistre (stupéfiant Jens Larsen, quel acteur !), ce sera la seule facilité de sa lecture, mais qui participe à établir dans ce vide de la scène si contradictoire avec la nature qui investi tout l’orchestre, un sentiment d’oppression dont veut s’échapper à force de pas de danse Katia, une Corinne Winters époustouflante. Elle est Katia, ses fragilités et ses forces, elle l’incarne dans un soprano glorieux à force de tendresse, y osant un instrument bien plus opulent (et qui projette, défiant l’acoustique immense du Manège) que celui des voix plus uniment lyriques auxquelles le rôle nous a habituées. Direction enfiévrée jusque dans les replis lyriques, de Jakub Hrusa qui abrase les Wiener Philharmoniker pour les rendre moins sensibles à la beauté, plus ardents au drame. La scène engloutira Katia, sa robe jetée, seul souvenir de ses espoirs. Soirée étreignante, historique probablement déjà, avec, pour seul vrai rayon de soleil la Varvara de Jarmila Balazova… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles hoffelé)

Janácek’s opera Káta Kabanová is set in a small Russian town and is based on the play The Storm by Aleksandr Ostrovsky. The story revolves around the central character, Káta – sung by “the phenomenal Corinne Winters” (Neue Musikzeitung) – who is trapped in a loveless marriage to an abusive man named Boris. Despite her unhappiness, she is bound by the strict societal norms of her time and is unable to escape the situation. However, when she meets and falls in love with a young man named Vána Kudrjáš, she finally experiences happiness and passion. But their relationship is short-lived, as Boris finds out and forces Káta to confess her infidelity in front of the entire town. Overwhelmed by the shame and guilt, she drowns herself in the nearby river. The opera explores themes of social conformity, oppression, and the consequences of forbidden love. Janácek’s use of musical leitmotifs and repetitive themes reflect the characters’ emotions and psychological states, adding depth and nuance to the story. Stage director Barrie Kosky managed to create an intimate but impressive setting in the magnificent Felsenreitschule.