Aleksander Tansman (1897-1986)
Second receuil de mazurkas pour piano
Troisieme receuil de mazurkas pour piano
Deux pieces pour piano
Valse-Impromptu pour piano
Mazurka a Andres Segovia

Tyszecka Elzbieta, piano

Des Mazurkas après celles de Chopin, et de la plume d’un compositeur polonais ? Après Szymanowski, qui avait mis son idiome dans la poche pour styliser au plus prés les danses des Tatras, Alexandre Tansman l’osa en quatre grandes séries qui sont, comme l’étaient les opus de Szymanowski, non pas une réponse à Chopin, mais un double recentrement : dans la musique du peuple et dans celle de l’ère moderne. Elzbeta Tyszecka saisit bien la langue abrasive, les rythmes âpres, les fantaisies tonales étranges qui rendent ces trente six idées de danses aussi saisissantes. Jamais Alexandre Tansman n’aura été aussi proche d’une de ses admirations majeures, Béla Bartók, haussant soudain son œuvre de piano parmi les ensembles majeurs dédiés à l’instrument au XXe Siècle. A mesure, les harmonies se feront dorées, le langage plus amène, et le Quatrième Recueil, écrit dans le soleil du pré exil de Nice en avril 1941, tend même vers une sérénité qui sonne comme la négation des événements. Le rêve d’une Pologne éternelle que l’on dépèce ? Trois Hommages sensibles– celui pour Albert Roussel est empli d’une pudique émotion- et deux pièces de fantaisie (merveilleuse Valse-Impromptu écrite pour Lycette Darsonval, Tansman appréciait l’art des solistes du corps de ballet de l’Opéra de Paris), s’ajoutent à cette intégrale qui révèle une belle pianiste : elle aura fait ici œuvre utile. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)