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Diapason de septembre 2018 Critique de Patrick Szersnovicz Page n° 101
Format : 1 CD Durée totale : 01:11:00
Enregistrement : 13-15/07/2017 Lieu : Dunwich Pays : Royaume-Uni Prise de son : Stereo
Label : Hyperion Référence : CDA68196 EAN : 0034571281964 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2018 Date de sortie : 05/09/2018
Genre : Classique
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James Macmillan (1959-)Quatuor à cordes n° 1 "Visions of a November Spring" Quatuor à cordes n° 2 "Why is this night different" Quatuor à cordes n° 3 Royal String Quartet
Izabella Szalaj-Zimak, violon I Elwira Przybylowska, violon II Marek Czech, alto Michal Pepol, violoncelle
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 Le compositeur écossais James MacMillan commence à avoir une certaine notoriété en France notamment par le biais de sa musique religieuse. Après avoir publié les œuvres liturgiques, le label anglais Hypérion s'intéresse à ses quatuors à cordes. Si la foi catholique de MacMillan lui a inspiré ses fameuses œuvres chorales (Stabat Mater, Miserere) la musique pour quatuor à cordes procède d’un univers différent, à la fois intime et abstrait. Ainsi le premier quatuor intitulé « Visions of a November Spring » (1988) en utilisant des moyens raréfiés offre une plus grande immédiateté d'expression. Deux mouvements, un prélude d'accords dissonants répétés puis des torpilles de cordes qui augmentent en intensité jusqu'à se déchaîner dans une danse frénétique pour s'achever dans un calme tendu. Le deuxième quatuor « Why is this night différent ? » évoque le rite juif du Seder. Sur fond d'opposition entre allégresse et douleur, l'échange entre les cordes illustre le dialogue entre l'enfant et le père. Encore une fois l'idée fondatrice du quatuor formulée dans l'introduction lente sera reprise dans un seul mouvement en variations (extrapolations et circonvolutions). L’œuvre, très virtuose, possède un très large éventail expressif (aussi bien thématique que dynamique) et exige des instrumentistes une technique et un engagement sans faille. L'écriture du Troisième Quatuor est encore plus audacieuse et pousse l'expression à ses extrémités. Le compositeur mixe des bribes de thèmes dans un maelstrom sonore où l'aléatoire joue un rôle crucial. Là aussi attaques brutales, glissandi vertigineux décrivent un univers chaotique ou tout geste semble vain ou même les sons deviennent incohérents. L’œuvre en elle-même est un gageure aussi bien pour son auteur que pour ses interprètes. Performers exceptionnels les quatre musiciens du Royal String Quartet s'en sortent avec panache. (Jérôme Angouillant)

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