Joseph Haydn (1732-1809)
Les Sept Dernières Paroles du Christ en Croix, Hob. XX/2

Anna-Lena Elbert, soprano
Sophie Harmsen, alto
Florian Sievers, ténor
Sebastian Noack, basse
Kammerchor Stuttgart
Hofkapelle Stuttgart
Frieder Bernius, direction

Les dernières paroles du Christ en Croix, issues de la tradition biblique, développées sous la forme de textes poétiques insérés dans les passions médiévales, furent mise en musique pour la première fois par Heinrich Schütz. Haydn reçut de Cadix la commande d’illustrer chacune des paroles par des mouvements orchestraux lents mais variés, précédés d’un prélude. Le compositeur viennois prit la liberté d’ajouter le tremblement de terre final. La création eut lieu le Vendredi Saint de 1787. Retour de Londres via Passau en 1794, Haydn entend un arrangement de son œuvre en oratorio avec quatre solistes, ce qui le conduit à proposer sa propre version, qui est aujourd’hui encore la plus populaire de l’oeuvre. Une réduction existe également pour quatuor à cordes. La difficulté est ici de varier les atmosphères pour éviter la lassitude face à la succession de sept adagios, et Bernius y parvient avec des choix interprétatifs radicaux : tempos allants (plus proches de l’allegro que de l’adagio justement), clarté polyphonique, théâtralité assumée, le chef fait vivre les Sept dernières paroles comme la Passion selon Saint Jean. Solistes irréprochables, Hofkapelle et Kammerchor Stuttgart superlatifs, un très bel apport à la discographie. (Olivier Gutierrez)