Joseph Haydn (1732-1809)
Concerto en fa majeur, HOB. XVIII, 3
Concerto en sol majeur, HOB. XVIII, 4
Concerto en ré majeur, HOB. XVIII, 11

Wiener Concertverein
Paul Badura-Skoda, piano et direction

Une petite merveille enregistrée en 2008, près de soixante ans après les premiers enregistrements « vinyle » de Badura-Skoda ! Accompagné par le Wiener Concertverein qu’il dirige du piano (Steinway), le Maître octogénaire livre avec ces 3 concertos le fruit d’une vie et un secret de longévité. Inutile de les comparer à ceux de Mozart (qui était un virtuose de l’instrument). On y trouve cependant « une profusion d’idées pianistiques dépassant de loin les exigences pianistiques de la plupart de ses autres œuvres pour piano... ses sonates furent composées pour des amateurs, alors que ses concertos sont destinés à des virtuoses ». Tout fait miracle dans cette version Badura-Skoda : conception d’ensemble, tempo, nuances, précision de l’accompagnement, équilibre entre l’orchestre et le piano, prise de son, et surtout le « touché » du pianiste, d’une « justesse » parfaite rappelant celle de son compatriote et contemporain Brendel dans Schubert. Authenticité et identification, un peu comme si c’était Mozart lui-même au piano accompagné par son ami Haydn...Bonheur garanti ! Le livret trilingue rédigé par Badura-Skoda donne une fine analyse musicologique de ces œuvres réparties sur une vingtaine d’années (1766-1784) de la longue vie de Haydn (1732-1809). (Benoît Desouches)

Les concertos pour piano de Joseph Haydn font partie des œuvres les plus sous-estimées du genre. Le grand Paul Badura Skoda, à temps pour l’année Haydn, sort chez Genuin un CD avec trois concertos du maître ancien. Et démontre dès les premières sonorités que sa musique n’a vraiment rien de patriarcal, mais qu’au contraire, elle pétille de fraîcheur et d’originalité : une liberté et une spontanéité dans les formes qui font partie des plus audacieuses de leur époque, et des inspirations mélodiques d’une beauté à ravir, suscitant aujourd’hui encore une vive émotion au plus profond de notre coeur. Il s’agit donc d’une musique pour laquelle le grand seigneur-interprète, resté jeune lui aussi, est exactement celui qu’il faut : laissez-vous envoûter !