Edvard Grieg (1843-1907)
Concerto pour piano en la mineur, op. 16
"Jour de noces à Troldhaugen", op. 65 n° 6

Franz Berwald (1796-1868)
Concerto pour piano en ré majeur

Carl Nielsen (1865-1931)
Prélude de l'Acte II, extrait de "Saül et David"

Ana-Marija Markovina, piano
Schleswig-Holsteinisches Sinfonieorchester
Peter Sommer, direction

La pianiste polonaise Ana Marija Markovina est une inlassable défricheuse de répertoires rares (Bruckner, Urspruch, Le Beau, Wolf) et l'auteur d'une intégrale fort remarquée du clavier solo de C.P.E Bach parue en 2014 (Hänssler). Elle est ici la soliste d'un programme de concertos scandinaves. Si l'op. 16 de Grieg jouit d'une opulente discographie ce n'est pas le cas de celui de Franz Berwald (1796-1868) bien plus rarement enregistré. Saluons d'emblée une prise de son, généreuse qui offre un équilibre sonore idéal en ne favorisant ni le piano ni l'orchestre. On retrouve cet équilibre dans l'adéquation parfaite entre la soliste et l'orchestre, une juste mesure permettant un lyrisme décanté. Aucun tumulte dans l'Allegro (si souvent brusqué !) et un voluptueux cantabile dans l'Adagio. Le « marcato » du final est pareillement bien troussé, exultant. Le chef Peter Sommerer et ses musiciens sont aux petits soins pour « leur » soliste. Markovina montre de fait une délicatesse de toucher qui siérait à merveille dans un ensemble chambriste. Le fringant et virtuose Concerto de Berwald à mi-chemin entre classicisme et romantisme, restitue avec le même cocktail de souplesse et d'élégance, le style bigarré et narratif du compositeur. En bis le charmant « Wedding at Troldhaugen » de Grieg tirée d'une mélodie folklorique composé dans sa résidence d'été, et une page ébouriffante de Carl Nielsen tirée de son opéra « Saul & David ». Un excellent millésime du label Hänssler qui poursuit une politique éditoriale exigeante et de qualité. JA (Jérôme Angouillant)