George Enescu (1881-1955)
Sonate pour violon et piano n° 3, op. 25

Francis Poulenc (1899-1963)
Sonate pour violon et piano, FP 119

Arnold Schoenberg (1874-1951)
Fantaisie pour violon et piano, op. 47

Erkki-Sven Tüür (1959-)
Conversio, pour violon et piano
Köielkõnd, pour violon et piano

Mari Poll, violon
Mihkel Poll, piano

Ouvrir ce panorama du violon au XXe Siècle, l’un des possibles parmi tant d’autres, avec la Sonate en modes roumains, c’est ancrer le propos dans la nostalgie d’un monde disparu. Mari et Mihkel Poll y invitent des lautari, le bruit des roseaux au bord du Danube, une danse dans un village, les appels des chouettes, et dans l’archet de la violoniste se flute toute une théorie de rêves sensuels. Merveille version où le piano prend des airs de cymbalum. La Sonate de Poulenc, ce manifeste moderniste qui est l’une des ses partitions les plus radicales, brise le rêve éveillé d’Enesco, l’archet fulgure, le piano mord, la ronde amère du final emporte tout dans une féroce danse des morts, à quoi répondront les aspérités de la Fantaisie de Schoenberg : la mélodie est morte. Pas pour Erkki Sven Tüür, qui la diffracte dans deux opus subtilement répétitifs, fantaisie dorée du Conversio. Vingt ans plus tard les aspérités de Koielkönd montrent le vertige d’un danseur de corde. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)