Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Concerto pour violon en mi mineur, op. 64

Max Bruch (1838-1920)
Concerto pour violon n° 2 en ré mineur, op. 44

Mikhail Pochekin, violon
Württembergisches Philharmonie Reutlingen
Sebastian Tewinkel, direction

C’est la mode, on allège son Concerto de Mendelssohn, on flute ses aigus. Pas Mikhail Pochekin, qui en délivre une lecture ténébreuse. Cette version en grand son, portée par un orchestre fiévreux, me rappelle celle du jeune David Oïstrakh, rien moins, lui aussi donnait cette touche tragique à l’Andante et faisait cette supplique à l’amorce du final, histoire de rendre le giocoso plus surprenant ensuite. Le final fusera, Mikhail Pochekin se régalant des traits affutés. Retour au sombre avec les orages du Deuxième Concerto de Max Bruch, ses ciels gris et bas, son chant empli d’élégies douloureuses qui ouvrent le grave du violon – et quel grave que celui de l’instrument de Mikhail Pochekin dont le jeu semble augmenter les différences entre les registres, creusant l’espace harmonique. Courrez au final, fascinant de noirceur, romantique absolument. Ce ton, cette fièvre, cet archet si autoritaire. Et si demain il nous enregistrait le Sibelius ? (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)