Gregor Joseph Werner (1693-1766)
Messe "Sunt bona mixta malis", III/9
Messe solennelle "Post nubila Phoebus"
Motet "Alma redemptoris mater", III/160
Motet "Ave Regina coelorum"
Motet "Sub tuumpraesidium", III/249
Motet "Regina coeli", III/189
Sonate n° 1

Magdalene Harer, soprano
Anne Bierwirth, alto
Tobias Hunger, ténor
Markus Flaig, basse-baryton
Voktett Hannover
La Festa Musicale
Lajos Rovaktay, direction

Annoncé au verso de cet album comme le dernier représentant de l’école polyphonique héritée de Palestrina (his very special trump card!), le compositeur autrichien Gregor Josef Werner est bien plus que ça. Né en 1693, il commence son parcours de musicien en tant qu’organiste puis part à Vienne étudier auprès de Fux à Vienne, ce qui le familiarise avec le goût du contrepoint qu’il cultivera toute sa vie comme une plante vivace. Il devient Kappellmeister à la cour des Esthérazy à Eisenstadt pour laquelle il composera ensuite de façon laborieuse et intensive jusqu’à ce que le Prince ne lui confie plus que la musique religieuse. Mise au placard et semi-retraite. Il meurt en 1766 et aura deux fils musiciens. Saluons ce troisième volume de l’ensemble La Festa Musicale (Une intégrale en cours ?) nous présentant cette fois deux Messes et quelques Motets encadrant une petite Sonate. Werner reprend les tropes de composition qu’il assimila auprès du vénitien Caldara à Vienne. L’aspect italianisant colore et illumine ces deux magnifiques Messes. En témoignent aussi les brefs motifs en canon ou fugués qui constituent les sous sections de l‘ordinaire de la messe. Les beaux motets qui complètent le programme reflètent davantage le stile antico avec la technique d’imitation fidèlement reprise par le compositeur. Quant à la Sonata prima, superbe elle aussi, elle éblouit par ses contrastes et ses timbres d’une intensité solaire. Lajos Rovatkay, sa Festa Musicale, le Voktett Hannover et les quatre chanteurs solistes compris, offrent une prestation exceptionnelle de ferveur et de précision instrumentale et vocale. (Jérôme Angouillant)

Gregor Joseph Werner’s masses and motets consolidate the greatest contrasts imaginable between instrumental brilliance and vocal polyphonic richness. The composer was also the last great master of Palestrina’s stile antico: Werner’s special trump card.