Le peu que l’on sait de la vie de Giovanni Battista Fontana vient de la préface de son unique opus (posthume) imprimé à Venise en 1641. Il serait né à Brescia en 1589, aurait travaillé à Venise, Rome, Padoue, où il serait mort de la terrible peste de 1630. Sa place dans l’histoire de la musique est pourtant importante : De son vivant, il fut considéré comme « un des plus fantastiques violonistes et virtuoses de son temps ». Et pour nous, il est surtout, avec quelques autres grands novateurs, Frescobaldi, Dario Castello, Biagio Marini, de ceux qui ont permis à la musique instrumentale de s’affranchir de la musique vocale, affirmant qu’elle était elle aussi capable de traduire et de transmettre les émotions, les sentiments, les « affetti », en utilisant ses moyens propres : Trilles, arpèges, gammes, diminutions. Il est à ce titre un des inventeurs de la sonate, un précurseur de Corelli. Et un promoteur du violon baroque, qui allait plus tard dominer dans toute l’Europe. De fait, son unique recueil de 18 « Sonate a 1, 2, 3 per il Violino o Cornetto, Fagotto, Chitarrone o Simile Altri Strumenti » associe une ébouriffante virtuosité, à base de triples croches, dans les mouvements rapides, et une émouvante expressivité dans les mouvements lents, où le violon rivalise avec la voix. Ces qualités sont excellement mises en valeur par la violoniste bolivienne Neyza Copa, spécialiste des répertoire baroques italien et sud-américain, à la tête de son non moins excellent Lux Terrae Baroque Ensemble (violons, viole de gambe, violoncelle, théorbe, flûte, basson, clavecin). Très attentifs aux sonorités de l’époque, ils nous offrent, de ces sonates peu jouées et encore moins gravées, une interprétation toujours très agréable, associant variétés et surprises, fantaisie, virtuosité et expression. (Marc Galand) Natif de Brescia, Giovanni Battista Fontana (1589-1630) fut l'un des plus grands violonistes virtuoses de son époque. Les 18 sonates qui nous sont proposées sur ces 2 cds ont été publiées à titre posthume en 1641 et constituent l'intégralité de son corpus. Elles s'inscrivent dans la lignée de l'efflorescence du violon illustrée par Biagio Marini et Dario Castello. La musique instrumentale prend son envol en n'étant plus réduite à la simple imitation de la vocalité mais rivalise avec elle dans l'expression de la voix humaine et la virtuosité. Contrastes incessants et acrobaties techniques sont de rigueur pour charmer, étourdir l'auditeur et le convaincre du bien-fondé de l'émancipation de l'instrument qui se prête le mieux à cette entreprise, le violon. Reste que si chaque pièce touche et éblouit, leur accumulation finit par lasser en dépit de la variété des instruments utilisés pour le 'canto secondo' et la basse. Neyza Copa nous gratifie d'une débauche de technique violonistique par-dessus le moelleux écrin de l''Ensemble Baroque Lux Terrae' qu'elle dirige; mais son indomptable énergie ne saurait faire oublier que cette musique manque de substance. (Michel Lorentz-Alibert) The only available complete recording of a hugely influential set of Baroque trio sonatas by a northern-Italian pioneer of the genre. Unrivalled in its breadth, renowned for reviving countless names of the past in authoritative new recordings, the Baroque-music catalogue of Brilliant Classics welcomes a significant new name to its long list of forgotten composers: Giovanni Battista Fontana (1589–1630). Born in Brescia, dying in nearby Padova, Fontana is known for a single major publication, a collection of 18 Sonate a 1, 2, 3 per il violino o cornetto, fagotto, chitarone, violoncino o simile altro instromento, published posthumously in Venice in 1641. The Italian early-music Lux Terrae ensemble presents a new recording of the complete set, demonstrating its foundational significance within the rich history of the Italian trio sonata as a genre. As in the chiaroscuro technique in painting, that defines images through the play of of light and shade, Fontana uses a musical chiaroscuro that lends theatricality and dynamism to these sonatas through a dialectic of contrasts and resolutions between contrasting idioms. All 18 sonatas follow a single-movement form, divded into contrasting sections. Their melodic material breathes the cantabile air of the 17th-century canzona or the dance and sometimes recurs, invariably elaborated, to form a simple arch design. Sonatas nos. 2 and 6, on the other hand, comprise sections that grow out of recitative-like monody interspersed with freer instrumental flourishes, but subdivisions in dance-like triple metre are rarely absent for long.
|