 Georg Joseph Vogler était une personnalité singulière, tantôt décrit comme un génie, tantôt comme un charlatan. Compositeur prolifique, pianiste, organiste, confesseur, enseignant, théoricien, facteur d’orgue, voyageur infatigable à travers l’Europe jusqu’en Afrique du Nord, son catalogue comprend des œuvres dans divers genres. Les ouvertures présentées ici ont pour point commun une structure tripartite (vif/lent/vif) ainsi qu’une expressivité prenante. Celle de l’opéra "Gustav Adolph och Ebba Brahe" (1786/87) présente un charme bucolique et gentiment dansant alternant avec des accents dynamiques et martiaux procurant un rythme délicieux à la composition. Dans la nouvelle ouverture composée pour la représentation de "Samori" (1804) à Darmstadt en 1811, le caractère impétueux rythmé par les timbales et les cuivres dans les parties vives encadre un gracieux mouvement lent. Celle de "Castor e Polluce" (1787) ne manque pas non plus d’éclat avec son caractère triomphal et populaire. Dans celle de "Die Kreuzfahrer" (1802), une stylisation exubérante de la musique orientale s’intègre dans une narration musicale évoquant les croisades. L’ouverture de "Der Kaufmann von Smyrna" (1771), plus courte et plus ancienne que les autres, était déjà très colorée et expressive tant au niveau orchestration que dynamique sonore et thématique. Ces éléments se retrouvent dans la symphonie "Scala" (1799) insufflant une énergie captivante aux mouvements vifs autant qu’un charme gracieux et allant aux mouvements centraux. Si les procédés d’écriture sont récurrents chez Vogler, son inspiration toujours renouvelée engendre des pièces appréciables et recommandables. (Laurent Mineau)  "If I had as much melody as you, and you had as much knowledge as I, we would both be great men." These words capture the essence of Georg Joseph Vogler. While his pupil Carl Maria von Weber famously composed countless Romantic classics, Vogler secured lasting recognition primarily through his theories of composition. However, during his lifetime, he was also highly esteemed as a musician, not only in German-speaking regions but also in Paris, London, Rotterdam, Stockholm, and Vienna. His prolific output spanned a wide range of genres, from opera and singspiel to keyboard music, sacred works, and symphonies. His third and final symphony, La Scala, appears to be a direct response to Mozart’s "learned" Jupiter Symphony. Though Mozart himself dismissed Vogler as a charlatan, even he was not infallible. Listen and judge for yourself!
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