Francesco Durante (1684-1755)
"Lamentations du prophète Jérémie", pour soprano, flûte, cor, violon, alto et basse continue

Mechthild Bach, soprano
Margarete Joswig
Monica Frimmer, soprano
Kölner Kammerchor
Collegium Cartusianum
Peter Neumann, direction

Compositeur napolitain de musiques sacrées, Durante écrivit ces Lamentations en 1751. L’effectif varie selon les leçons : soprano, cordes, flûtes et cors interprètent la première qui appelle miséricorde. La mise en musique aussi : la lettre hébraïque est tantôt incorporée au verset, tantôt chantée séparément. Durante évite toute monotonie : écoutez l’effet expressif de la voix seule pour la dernière reprise des mots expectabo eum (j’espérerai en Lui : fin de plage 3) ou le quasi récitatif ponctué par les cordes sur Sedebit solitarius (qu’il s’asseye solitaire…/plage 5). Dans la deuxième leçon soprano et alto, sur fond de cordes et continuo, décrivent un spectacle de désolation : Pergolèse est proche. Pour la troisième leçon, extraite de la cinquième lamentation («Prière de Jérémie» selon la Vulgate), l’effectif est renforcé : solistes, chœur, cordes allégées, retour des cors. L’humilié implore à nouveau miséricorde : Durante reprend à plusieurs reprises, longuement, l’invocation initiale (Recordare…) sans insister sur les misères vécues, puis finit sur l’injonction du prophète à Israël de revenir à son Dieu (Convertere, convertere !). Des Lamentations très originales, admirables dans leur expression diversifiée et merveilleusement interprétées. (Bruno Fargette)