 Francesco Bartolomeo Conti, venu de sa Florence natale à Vienne pour y faire carrière à la Cour, gagnera plutôt ses lauriers à l’opéra. Son catalogue lyrique reste à redécouvrir, son magistral David, enregistré par Alan Curtis, resta pourtant sans suite au disque. De son côté Bernarda Fink avait orienté les amoureux de Conti vers ses cantates de chambre, révélant un univers poétique prégnant où s’invitait l’autre voix, instrumentale, du chalumeau, si prisé par les compositeurs viennois, Fux en tête. Ce sera dans les airs que les chanteurs assemblés autour de Nuovo Aspetto auront cherché d’autres gemmes où chalumeau et traverso auront leur part. L’idée d’en confier la majorité à des falsettistes peut se discuter. Si elle respecte un usage en vogue en Italie où Rome imposait au théâtre une absence du genre féminin, à Vienne cela semble plus étrange d’autant que Conti les composait avec dans l’oreille le timbre de son épouse, Maria Landini, prima donna de l’Opéra de Vienne. Mais l’art subtil de Valar Sabadus, le beau mezzo élégiaque de Franz Vitzhum, l’autorité de Florian Götz documentent heureusement ces gemmes si rares au disque, que paysage un air de Bononcini et quelques pièces instrumentales. Pourtant la perle du disque reviendra à la soprano : Helena Blazikova s’accompagne à la harpe pour le délicieux « Dei colli nostri », moment solaire dans un disque trop timide. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Sous l'impulsion de Leopold Ier (1640-1705) et de son fils Joseph Ier (1678-1711), les Habsbourg firent de Vienne, capitale de l'empire romain germanique, une rivale de Versailles pour la musique. Et c'est là que s'épanouirent, dans la cantate, l'opera seria ou l'oratorio, nombre de compositeurs italiens. Les librettistes avaient nom Apostolo Zeno puis Metastase. Cet album nous propose un joli florilège d'oeuvres peu connues d'un de ces compositeurs d'au-delà des Alpes. Francesco Bartolomeo Conti (Florence, 1682-Vienne, 1732) fut recruté à Vienne dès ses 20 ans pour ses talents de théorbiste, mais c'est comme compositeur qu'il connut la gloire. Avec des extraits de ses œuvres vocales nous découvrons différentes facettes de son talent, du dramatique au truculent, comme ce morceau Bravo, bene, extrait de sa "Penelope", où le compositeur louange le théorbiste, et que Mozart n'aurait pas renié. Avec pour compléments des extraits d'oeuvres de collègues qui ont rencontré Conti à Vienne, comme Antonio Maria Bononcini (Modène, 1677-Modène, 1726) et Giuseppe Porsile (Naples, 1680-Vienne, 1750), l'ensemble Nuovo Aspetto et les excellents chanteurs Hana Blazikova (soprano), Valer Sabadus (contre-ténor), Franz Vitzthum (alto) et Florian Götz (baryton) nous offrent, pour notre plaisir, comme un condensé d'opera seria comme on les aimait alors à Vienne. (Marc Galand)  When Francesco Bartolomeo Conti arrived in Vienna in 1701 at the age of twenty, he quickly found a position as theorbo player at the Imperial Court orchestra. His virtuoso skills on the plucked instruments of the time must have been considerable and were sufficient to assure him of a good income. But beyond this, Conti was a remarkable creative spirit. Upon his death in 1732, he left an impressive number of staged works behind, several of which were quite well known. This was not least thanks to their original and imaginative instrumentation, ranging from the extremely comical to subtle vocal-instrumental dialogues, thus embracing the entire world of "affect". Led by soprano and harpist Hana Blažíková and countertenor Valer Sabadus and accompanied by ensemble nuovo aspetto under the direction of theorbo player Michael Dücker, the present production is a small musical anthology whose fascinating content is 300 years young.
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