Felix Nowowiejski (1877-1946)
"Die Heimkehr des verlorenen Sohnes", op. 3, oratorio en 1 ouverture et 3 parties pour voix seules, orgue et orchestre

Agnieszka Rehlis, mezzo-soprano (La mère)
Arnold Rutkowski, ténor (Le fils)
Lukasz Konieczny, basse (Le père)
Marek Pawelek, orgue
The Choir of the Karol Szymanowski Philharmonic in Krakow
The Felix Nowowiejski Warmia and Masuria Philharmonic Orchestra in Olsztyn
Piotr Sulkowski, direction

Feliks Nowowiejski (1877-1946) écrit Ce "Retour du fils prodigue" en 1901, sous la férule de son maître Max Bruch qu'il rencontra lors de ses études musicales à Berlin, huit ans avant son oratorio plus fameux "Quo Vadis". C'est une page en quatre parties comprenant une majestueuse ouverture (Adagio misterioso) à la manière du Vorspiel wagnérien censé mettre en condition l'auditeur, et trois volets présentant chaque protagoniste de l'histoire : le Fils, la Mère (Petite entorse au récit traditionnel) et le Père. L’œuvre fait appel à trois solistes, un chœur mixte, un orchestre symphonique avec cloches, célesta et l'orgue. Loin de s'inspirer de ses contemporains Debussy, Milhaud ou même Ponchielli qui illustrèrent ce même thème, Nowowiejski emploie une dramaturgie wagnérienne (Lohengrin) associée à une écriture idoine. De longs monologues des personnages accompagnés par l'orchestre et des duos vocaux d'un lyrisme exalté. Derrière la profusion orchestrale perce bien souvent une certaine mélancolie. Dotée d'une écriture plus contrapuntique (Une brillante double fugue), la dernière partie évoque tout à fois Beethoven (Missa Solemnis) Brahms et les différents oratorios de Bruch (L'Odyssée et Moïse). L’œuvre qui certes n'égale pas en puissance et en intensité l'op. 30 reçut le prix Meyerbeer à sa création des mains de Joseph Joachim, Humperdinck et... Bruch. Très belle équipe d'interprètes. (Jérôme Angouillant)