Erwin Schulhoff (1894-1942)
Sonate pour piano n° 2, WV 81
Esquisses de jazz, WV 90
Deuxième suite pour piano, WV 71
Cinq études de jazz, WV 81
Partita pour piano

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Quintette pour piano et instruments à vent en mi bémol majeur, K. 452

Ludwig Thuille (1861-1907)
Sextuor en si bémol majeur

Erwin Schulhoff, piano
Taffanel Woodwind Ensemble

Erwin Schuloff naquit coiffé, compositeur génial illico, pianiste itou. Les fabuleuses sessions berlinoises pour Polydor, captées dans le printemps des micros électriques, sont un trésor du 78 tours qui serait resté de cire sans la persévérance de Donald Manildi, la science de Mark Obert-Thorn et la bon goût de Leslie Gerber : tout ce que Schulhoff enregistra du clavier tient dans ce beau disque trop peu connu. Impertinent d’abord, Schulhoff y persifle son jazz zazou, et avoue une technique fabuleuse que Carl Friedberg raffina. La plénitude harmonique de son jeu arde les harmonies debussystes qui miroitent dans sa splendide Deuxième Suite, son clavier énergique emporte les "Etudes de Jazz", s’amusent des Tangos fuyants de la Partita (que Gieseking créa), tout un univers dit par celui qui l’enfanta, sans jamais en retrancher un brin de fantaisie. Pourtant j’admire d’abord le pianiste et je pleure de ne rien savoir des Sonates de Beethoven qu’il jouait, soi-disant, comme si l’encre en était à peine sèche. Mais voila au moins le Quintette avec vents de Mozart, gravé à Londres pour HMV l’année suivante, merveille où il dit tant, anime tant, fait Mozart si moderne, si proche, alors que les souffleurs anglais, déconcertés, voient passer cet impertinent Cherubino. Peu importe, vous n’aurez d’oreilles que pour lui ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)